Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples

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Agir contre le racisme institutionnalisé, un article publié par les comités du MRAP de Nantes et Saint-Nazaire

mercredi 14 octobre 2020

Jeudi 15 octobre 2020
[edito]

Agir contre le racisme institutionnalisé

Le racisme, ce fléau universel, continue à faire des ravages. Il tue !
La mort violente de George Floyd aux États-Unis, tué par un policier, a bouleversé
les antiracistes du monde entier et suscité des prises de conscience qui sont porteuses d’espoir. En France, l’ouverture du procès des auteurs des assassinats de
Charlie Hebdo, de policiers et de l’Hyper Casher de Montrouge, rappelle l’horreur de
ces crimes, crimes contre la liberté d’expression et crimes racistes contre des personnes visées parce que juives. Pas une journée ne se passe sans que, ici ou là, le racisme ne distille son venin.

Ces manifestations se sont multipliées : contrôles au faciès et violences policières,
lieux de cultes tagués d’insultes islamophobes, agressions antisémites, appel au
lynchage d’un militant syndicaliste, insultes et menaces à l’encontre d’élu.e.s et
notamment de maires, injures racistes et destruction de biens contre des familles
d’origine rom… Les discriminations à l’embauche, au logement, à la culture ne sont
ni éradiquées, ni même endiguées, tout au contraire.
"Valeurs Actuelles", revue d’extrême droite publie un montage assimilant
Madame Obono, députée de la République, à une esclave. La revue s’inscrit dans la
tradition de la presse raciste des années 40 qui visait les personnalités politiques
juives ; elle se déchaîne aujourd’hui contre des personnalités en raison de leur
couleur de peau.

Des chroniqueurs comme Eric Zemmour, condamné pour provocation à la haine
contre les musulmans, continuent d’avoir "leur rond de serviette" à la télévision où ils
distillent leurs propos haineux aux heures de grande écoute.
Par contre, des crimes racistes sont passés sous silence dans la plupart des médias.
Ainsi celui commis en 2018 à Ychoux (Landes) où un homme fut assassiné chez lui
de cinq balles de fusil par son voisin qui, juste avant de tirer, l’a traité d’"enculé de
bicot". Sous couvert de loi contre le séparatisme et prenant prétexte des pratiques
de certaines franges islamistes marginales qui portent atteinte aux droits des hommes
ou des femmes, le gouvernement mène une opération électoraliste visant à récupérer
une partie de l’électorat de droite et d’extrême droite hostile à nos compatriotes musulmans. Agissant ainsi, il ne vise pas à faire société commune mais entretient un
climat déjà délétère de surenchère identitaire.

Le racisme institutionnel participe d’une idéologie inégalitaire qui impacte notre société. Il exacerbe les tensions, détruit les valeurs d’égalité et de solidarité… Il désespère ceux qui n’ont jamais vu venir l’avenir promis au nom des valeurs de la
République souvent exhibée comme une icône.
Il est impératif de se rassembler pour lutter contre les systèmes et les structures qui
défendent et perpétuent des idéologies rétrogrades, dangereuses pour nos
sociétés. Non au racisme, non aux discriminations qui obstruent le chemin
de l’émancipation.

Le MRAP, fidèle à ses principes et à ses engagements, veut être le catalyseur de ces combats contre toutes les formes de racisme d’où qu’il vienne, sans hiérarchiser les victimes, sans hiérarchiser les mémoires.