C’est avec 1 500 élèves de collèges et de lycées que le comité de Strasbourg du MRAP a débattu en 2022 dans le Bas-Rhin !

En 2022, c’est souvent à deux que nous avons organisé des projections-débats dans des classes à Soultz-Sous-Forêts, Strasbourg, Pfulgriesheim, Obernai, Schiltigheim et Sélestat. 1 500 élèves ont ainsi assisté à des séances d’une heure entre janvier et décembre.

Les cinq récents courts métrages nationaux du MRAP ont été utilisés : ils ont été tournés et réalisés entre janvier 2019 et juin 2021 à Strasbourg. Chaque court métrage ouvre la voie à plusieurs suites possibles qui peuvent être débattues. Ils ont été financés par la DILCRAH (Direction Interministérielle à la Lutte contre le Racisme, l’Antisémitisme et la Haine anti-LGBT+).
Selon les films, la projection dure entre 6 et 12 min ce qui permet d’avoir un débat intéressant pendant le reste de l’heure.

Le court métrage qui a été le plus souvent demandé a pour titre « Une femme candidate à un poste dans le BTP !? » Il met le doigt sur plusieurs préjugés et discriminations et permet de débattre facilement à la fois du sexisme, des métiers soi-disant masculins, du racisme, des discriminations liées à la grossesse, à la situation familiale, à la religion.

Il a aussi l’avantage de pouvoir aborder la façon de se présenter pour obtenir un stage en fin de 3ème ou un emploi par la suite, de répondre intelligemment aux questions posées lors d’un entretien avec la personne chargée de recrutements.
L’attention des élèves lors des projections puis leurs participations aux débats ont été remarquables. Des professeurs ont relevé la qualité de ce court métrage.

Nous avons montré aussi la nécessite d’avoir des preuves et des témoins lorsqu’on est visé. A leurs âges déjà, les collégiens en cas d’insulte, de harcèlement, d’agression, doivent pouvoir prouver les faits aux professeurs, aux personnels d’éducation, aux parents et plus tard peut-être à des avocats, des juges. Un mode d’emploi sous forme de dépliant du MRAP a été remis à chaque élève et au professeur présent. Il a pour titre « Vous êtes victime ou témoin d’insultes ou de comportements discriminatoires racistes et/ou discriminatoires. Mais que faire ? »

Un autre court-métrage du MRAP « Dure la vie de réfugié.e, y compris pour se soigner ! » a été projeté dans des classes moins nombreuses.

Il a permis de prendre conscience et de débattre du parcours d’un réfugié, en l’occurrence afghan peu avant la prise du pouvoir par les talibans en Afghanistan. Il y fut accusé d’homophobie par des habitants de la ville où il habitait, probablement parce que ses parents avaient dénoncé la complicité des autorités locales avec les talibans. Il était menacé de mort et a décidé de partir. Après un parcours très dur, il arrive en France malade et fragile psychologiquement. Il travaille néanmoins « au noir » dans un restaurant. Il est hébergé chez un ami. Ses collègues pensent s’amuser en le traitant de taliban et de « PD ». Se soigner n’est pas non plus simple ! Le court métrage le montre aussi lors d’un entretien à l’OFPRA (Office Français pour la Protection des Réfugiés et Apatrides). Après la projection il y avait là aussi de quoi débattre sur la situation des demandeurs d’asile, de l’homophobie, des diverses attitudes des médecins, des droits de l’Homme en Afghanistan.

Lorsque la séance durait deux heures, nous avons pu projeter aussi les trois autres courts métrages
« Le football pour les jeunes, un loisir ou un rêve ? »,

« Pas facile d’inscrire ma fille à l’école ! »,

« Le relais-colis et ses client.es »

Cela permet facilement de débattre notamment du racisme dans le sport, des difficultés des Roms vivant dans des campements et de l’islamophobie.

Parfois les collégiens ne se rendent pas vraiment compte du sens des mots, les utilisent en disant parfois ensuite que « c’était pour rigoler ». Nous montrons que des mots blessent ou peuvent même détruire quelqu’un et qu’ils ne font pas « rigoler » celles et ceux qui sont visés. Certains vivent ces situations, d’autres les découvrent. D’où la richesse et l’importance des débats.
Les élèves semblent à chaque fois satisfaits de notre passage et viennent parfois en groupes nous remercier en fin de séance.

Au début et à la fin nous disons que nous souhaitons favoriser tout ce qui leur permet de mieux vivre et d’agir ensemble dans la classe, au collège, à la maison, dans la vie en général.

Ces débats en tant qu’association extérieure au système éducatif incitent à la réflexion des élèves et des étudiants.

Le comité du MRAP est reconnu par le Rectorat comme association agréée, aux titres 1, 2 et 3, pour apporter dans l’Académie son concours au service public de l’Education Nationale.

Dans les lycées nous sommes indemnisés dans le cadre du « Mois de l’Autre » (spécificité de la Région Grand Est).

Grâce à la subvention de la DILCRAH c’est gratuitement que nous intervenons dans les collèges.

Si des professeurs, des documentalistes, des CPE, d’autres personnels d’Education et des universitaires, y compris dans le Haut-Rhin, sont intéressés, qu’ils nous contactent ! En fonction des besoins, nous élaborerons ensemble des activités y compris avec d’autres outils du MRAP.