Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples

Accueil > Activités > Ce mercredi 7 avril 2021 au cimetière Nord à Strasbourg commémoration du (...)

Ce mercredi 7 avril 2021 au cimetière Nord à Strasbourg commémoration du génocide commis contre les Tutsi du Rwanda.

mercredi 7 avril 2021

Le discours de l’association Amariza d’Alsace lu par Immaculée :

Chers compatriotes, chers amis du Rwanda,
Merci pour votre présence en ce jour où nous commémorons pour la 27ème fois le génocide commis contre les Tutsi du Rwanda.

Comme vous le savez tous, ce mois d’avril 2021 est marqué par une série d’événements organisés dans le monde entier autour de la Commémoration des 27 ans du Génocide perpétré contre les Tutsi en 1994. Cette année est très spéciale car la Covid nous limite en nombre, au vu des mesures sanitaires que nous devons respecter. Raison pour laquelle nous devons nous limiter à 6 personnes.

Ce génocide a eu lieu durant 100 jours entre le 7 avril et le 4 juillet 1994, donc la commémoration peut avoir lieu à une date quelconque entre ces 100 jours.
Le Président Macron a demandé dans le décret n°2019-436 du 13 mai 2019 que la date du 7 avril soit maintenue au niveau national pour commémorer la mémoire des victimes du génocide commis contre les Tutsi. En plus de cette date, le Président Macron, qui n’avait qu’une quinzaine d’années pendant le génocide et qui a donc été confronté aux mensonges, au négationnisme et révisionnisme de l’histoire, a demandé à ce que les archives soient ouvertes et qu’une commission des historiens et quelques juristes essayent de comprendre ce qui s’est passé réellement. Le rapport de plus de 1 200 pages de cette commission vient de sortir. Sans trop entrer dans le détail, nous saluons cette volonté de rechercher la vérité, en plus du geste de reconnaissance. Le chemin est long, mais la vérité triomphera !

Partout dans le monde, et ici en France, les Ambassades, les Consulats et les associations se sont mobilisés pour réunir la Communauté Rwandaise et les nombreux Amis du Rwanda sur Zoom autour d’une réflexion sur le sens de cette tragédie.

A Strasbourg nous avons eu une stèle, érigée l’année dernière, le 27 janvier 2020, un tout petit peu avant le début du confinement, de façon que nous n’avons pas pu nous retrouver ici depuis cette date, mais où que nous soyons, réunis ou pas, la mémoire des nôtres reste intacte.

Nous ne cesserons de leur rendre hommage, car alors que le temps a fait son œuvre au Rwanda en apportant réconciliation et cohabitation, le souvenir des disparus et la douleur des rescapés sont toujours intacts. Chacun s’interroge encore aujourd’hui sur la réalité d’un crime contre l’humanité que l’on croyait ne plus jamais revoir après le génocide des Arméniens et la Shoa.

Du 7 avril au 4 juillet, en 100 jours d’atrocités, plus d’un million de Tutsi ont perdu la vie. Tous sont morts dans des conditions inhumaines, sans aucune défense et sans aucun secours.

Hommes, femmes, enfants, vieillards ont été les victimes désignées par le simple fait qu’ils sont nés Tutsi. Mais l’idéologie raciste allait bien plus loin en condamnant aussi toute personne ayant épousé un ou une Tutsi, toute personne amie de Tutsi ou ressemblant à un Tutsi.

Aucun village et aucune région n’a été épargnée par ce déchainement de haine. En quelques semaines, le Rwanda est devenu un immense charnier à ciel ouvert.
Ceux qui ont survécu ont vu l’enfer à leur porte. Ils savent que leur survie est un miracle. Ils ont appris à surmonter le traumatisme. Mais leur douleur reste intacte et rien ne pourra jamais l’atténuer. Ils se reconstruisent tant bien que mal.
Aujourd’hui nous voulons crier haut et fort « Plus jamais ça »

Merci à vous tous d’avoir bravé le froid qui revient, et d’être avec nous malgré les mesures strictes causées par la Covid.

L’association Amariza d’Alsace vous remercie.
— -
Suite à ce discours chaque personne présente a pu exprimer sa douleur, son souci de se reconstruire, d’aller de l’avant au Rwanda sans pouvoir oublier ce qui s’est passé, sa solidarité...
Ont aussi été évoquées les responsabilités des autorités françaises et les militaires d’alors, les archives qui ne sont pas encore entièrement disponibles notamment celles de Christophe et de François Mitterrand.
— -
Plus jamais ça !