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Ces "étrangers" arrivés à Mayotte depuis les autres îles de l’archipel sont-ils aussi "étrangers" que l’affirme le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin ?

mardi 25 avril 2023

Article d’Alfred Zimmer
L’archipel des Comores, situé près de Madagascar dans l’hémisphère sud (!) a été nommé par les autorités françaises en 1892 colonie de « Mayotte et dépendances »

Référence : fin de l’article
https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_l%27archipel_des_Comores

Le 25 avril 1841, à la suite de la signature d’un traité, Mayotte devient protectorat français …
La France trouve avec cet accord un port stratégiquement important, face à Nosy Bé dont ils viennent de prendre possession à partir de 1839. Le roi Louis-Philippe entérine cette acquisition en 1843.

En 1886, la France établit un protectorat sur Anjouan, une île proche et utilise même la marine pour s’imposer face au sultan Saidi Abdallah bin Salim réticent.
Le 24 juin 1886, le sultan de Grande Comore qui a réussi à unifier l’île grâce aux Français, accepte, sous la pression, de passer sous protectorat français. Il est ensuite exilé pour ne plus revenir.
L’île Mohéli est également placée sous protectorat cette même année.
Même si les îles gardent une certaine indépendance du fait de la rivalité des grandes puissances, elles sont bien soumises à la France et les sultans locaux n’ont pas les moyens de s’y opposer.
Les exploitations coloniales constituent près de la moitié de la Grande Comore, 40 % d’Anjouan, 20 % de Mohéli.

Il y est écrit
REPVBLIQVE FRANCAISE
COLONIES POSTES
SULTANANT D’ANJOUAN

Les îles deviennent alors colonie de « Mayotte et dépendances ».
À partir de 1892, le pouvoir sur les îles des Comores est exercé par les résidents subordonnés aux gouverneurs de Mayotte, qui peu à peu ont pris le pouvoir.
...
Décret du 9 septembre 1899
Art. premier.
L’administration de la colonie de Mayotte et de l’archipel des Glorieuses, ainsi que celle des protectorats de la Grande-Comore, d’Anjouan et de Mohéli est confiée à un gouverneur résidant à Mayotte.
Art. 2.
Le gouverneur est représenté à la Grande-Comore, d’une part, et à Anjouan et à Mohéli, de l’autre, par un fonctionnaire du corps des administrateurs coloniaux, chargé, sous son autorité, des services politiques et administratifs.
Réf. : https://mjp.univ-perp.fr/constit/km1946.htm
— -
Alors que la main-d’œuvre devient de plus en plus chère à La Réunion, les Comores, oubliées par l’administration centrale, offrent aux colons et aux sociétés coloniales (comme la Bambao) des perspectives et une main-d’œuvre peu chère dans les plantations de plantes à parfums et de vanille. Durant cette période, les colons dépossèdent entièrement les paysans comoriens de leurs terres[réf. nécessaire], et emploient ceux-ci dans les plantations coloniales à titre d’« engagés »

La déclaration d’indépendance

Le 25 août 1972, le Comité spécial de la décolonisation de l’Organisation des Nations unies inscrit l’archipel des Comores à sa liste des territoires devant accéder à l’autodétermination.
Le 22 décembre des élections sont favorables aux indépendantistes.
Le 15 juin 1973, la France et les Comores signent des accords relatifs à l’accession à l’indépendance. D’un commun accord, dans un objectif d’indépendance concerté, la France propose un référendum d’autodétermination.
Le 22 décembre 1974, la France organise aux Comores une consultation référendaire.
Si le suffrage obtient dans son ensemble plus de 90 % pour l’ indépendance, Mayotte se singularise en votant pour le maintien au sein de la République française (65 % pour le maintien, 35 % contre le maintien).

le 3 juillet 1975, est promulguée une loi française stipulant qu’une constitution comorienne doit être proposée dans les six mois et adoptée île par île, permettant de fait à Mayotte de pouvoir rester française, en contradiction avec une déclaration antérieure du gouvernement français datant du 26 août 1974 selon laquelle la consultation pour l’indépendance serait globale.

La France prend acte mais, le 3 juillet 1975, est promulguée une loi stipulant qu’une constitution comorienne doit être proposée dans les six mois et adoptée île par île, permettant de fait à Mayotte de pouvoir rester française, en contradiction avec une déclaration antérieure du gouvernement français datant du 26 août 1974 selon laquelle la consultation pour l’indépendance serait globale.
Le 6 juillet 1975, le président du Conseil de Gouvernement, Ahmed Abdallah, déclare unilatéralement l’indépendance immédiate des Comores.
Le 9 juillet 1975, la France reconnaît l’indépendance des trois îles où le oui l’a emporté, mais Mayotte reste cependant sous administration française au détriment de la déclaration du gouvernement comorien.
Le 17 octobre 1975, sans que la France ne prenne part au vote, le Conseil de sécurité des Nations unies recommande à l’ Assemblée générale des Nations unies d’admettre au sein de l’ Organisation des Nations unies le nouvel État comorien. Cette admission est validée le 12 novembre 1975 par l’Assemblée générale, qui, à cette occasion réaffirme « la nécessité de respecter l’unité et l’intégralité territoriale de l’archipel des Comores ». Cette position de l’Assemblée générale répond à la position du nouvel État qui revendique Mayotte et refuse cette séparation qui remet selon elle en cause l’intégrité territoriale de l’archipel. L’ Union africaine considère alors ce territoire comme occupé par une puissance étrangère[réf. nécessaire].

La France reconnaît l’État des Comores en décembre 1975, mais organise un referendum à Mayotte le 8 février 1976 au cours duquel les habitants de Mayotte se déclarent massivement pour le maintien dans la République Française. Plusieurs autres référendums suivront, plébiscitant toujours le maintien de Mayotte dans la France, jusqu’au Référendum sur la départementalisation de Mayotte en 2009 qui scelle l’inclusion administrative de Mayotte à la France, en tant que 101e département (!)

On remarquera simplement pour finir qu’alors que tous les archipels et anciennes cités-États qui ont fait la gloire de la culture swahilie sont intégrées depuis les grandes vagues de décolonisation à de vastes pays continentaux (Kenya, Tanzanie, Mozambique...), ce qui a pour effet de les marginaliser et de les africaniser au sein de ces grands ensembles multiculturels et multiethniques, les Comores se distinguent comme le seul pays au monde de culture essentiellement swahilie, dernier vestige politique de cet ensemble très cohérent mais qui ne parvint jamais à être un pays.

Référence :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_l%27archipel_des_Comores?fbclid=IwAR2GWhPHe4jWy8yQROZgbcZNhN2etUZmgS2BDw_gj6CIUQMoTVEK-WXZnBk