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"Comme elle vient" documentaire de Swen de Pauw qui donne la parole au psychiatre-militant Georges Yoram Federmann.

dimanche 1er décembre 2019

Strasbourg-Méditerranée présente la projection-débat mardi 3 décembre 2019 à 19 h au CSC du Fossé des Treize, 6 rue Finkmatt à Strasbourg de Comme elle vient* documentaire de Swen de Pauw qui donne la parole au psychiatre-militant Georges Yoram Federmann

On attend, pour contribuer au débat, Sylvain Waserman, Thierry Michels et Martine Wonner ainsi qu’Alexandre Feltz et Syamak Aghaa Babaei..
L’animation sera assurée par le sociologue Philippe Gillig.

Comme elle vient est un véritable plaidoyer professionnel et politique qui prône l’accueil inconditionnel en médecine libérale, « de ville », et encourage les médecins à prendre soin des plus démunis afin de lutter contre toutes pratiques discriminatoires, surtout implicites, au nom « de la modernité d’Auschwitz ».

« Après s’être immiscé dans l’intimité du cabinet du médecin psychiatre Georges Federmann, le documentariste Swen de Pauw lui consacre son deuxième film. Tourné en une nuit et en 16mm, Comme elle vient part d’un dispositif extrêmement simple : face caméra, Georges Federmann revient sur les grands moments de son parcours et sur sa conception de sa profession. Médecin libéral, il s’est consacré aux soins des blessés de guerre, des toxicomanes et des personnes en situation irrégulière.
Après la sortie du premier documentaire Le Divan du monde (2015), il a consigné dans un livre éponyme sa vision de la psychiatrie et du soin. Très ancré dans sa ville, Strasbourg, il s’est attelé avec l’association Menachem-Taffel, à faire reconnaître les atrocités commises par l’anatomiste August Hirt à la faculté de médecine nazie et à faire rebaptiser certaines rues de la ville. Le psychiatre explique ainsi que la responsabilité des médecins sous le nazisme est envisagée comme une parenthèse sombre alors qu’elle devrait être enseignée comme un moment clé et encore prégnant de sa discipline.

Humanisme et optimisme

Des camps de concentration jusqu’à la manière dont sont considérés les pauvres par le corps médical, Georges Federmann dresse des ponts passionnants, et jamais excessifs, entre l’Histoire et notre présent. Et si le dispositif peut paraître austère, l’intelligence de ses propos est telle qu’elle ne saurait que captiver, rappelant des entretiens mythiques tel que L’Abécédaire de Gilles Deleuze (Pierre-André Boutang, 1996).

Comme elle vient invite au respect et nous fait découvrir une figure qui bouleverse par l’exigence de son humanisme, son optimisme et sa rigueur. Loin d’énumérer une succession de vœux pieux, le film recueille une pensée qui ne s’envisage pas sans l’action et dévoile une haute idée de l’engagement politique. »

Murielle Joudet
Le Monde 9 janvier 2019
* Prix de l’utopie - Roger Camar, à Lorquin (2019)

http://www.cnasm-lorquin.fr/images/fest_PSY/2019_festpsy/palmars_festival_psy_2019.pdf