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A Paris la Préfecture autorise les manifestations des Sans-Papiers jusqu’à la Place de la République mais interdit le parcours vers la place de la Concorde et l’Elysée. Communiqué de la Coordination nationale de la marche nationale des Sans-Papiers

vendredi 16 octobre 2020

Les parcours depuis les portes de la Chapelle, de Montreuil et d’Italie sont autorisés jusqu’à la Place de la République


Communiqué de la Coordination nationale de la Marche nationale des Sans-Papiers

Journée du 17 octobre : enjeu politique et jeu dangereux des autorités

Alors que les quatre marches de sans-papiers parties des quatre coins
du pays arrivent aux portes de Paris, le gouvernement et la préfecture
de police de Paris jouent un jeu dangereux.

Invités mardi à une réunion à la préfecture de police de Paris les
signataires de la manifestation déposée pour l’arrivée de la marche
ont reçu un accueil brutal : l’annonce de l’interdiction pure et simple
de la dernière partie du parcours allant à la place de la Concorde et un
refus de négocier.

Le lendemain la préfecture a fait volte-face et nous a recontacté pour
proposer un parcours en direction… du ministère de l’intérieur.
Nous soulignons que, par cette proposition, les autorités se mettent
en totale contradiction avec tous les arguments utilisés pour justifier
l’interdiction annoncée la veille, y compris celui mettant en avant
l’impossibilité de manifester vers « un lieu de pouvoir ».
Littéralement harcelés téléphoniquement par la préfecture de police
pour une réponse immédiate contredisant nos règles de
fonctionnement collectif et démocratique, nous avons répondu que
nous prenions note de cette proposition et que nous considérions
qu’elle signifiait la réouverture des négociations.
Nous avons cependant rappelé que notre objectif était d’aller vers la
présidence de la République comme nous l’avons annoncé
publiquement depuis le mois de juillet et comme nous en avons
informé le ministère de l’intérieur et la présidence de la République
depuis des semaines. Nous sommes ouvertEs à toute discussion sur un
trajet permettant de respecter cet objectif.

Notre objectif n’est pas d’aller au ministère de l’intérieur parce que la
question des sans-papiers et migrantEs n’est pas une question de
sécurité ou de police mais une question politique d’égalité des droits.
Nous attendons donc qu’une négociation se réouvre vraiment.
Il reste désormais un jour avant la manifestation de samedi. Un accord
est possible.

Nous sommes alertéEs sur le fait que ce jeudi après-midi, la préfecture
de police a commencé à multiplier les provocations. Alors que depuis
des semaines aucun obstacle n’avait été mis aux différentes marches,
la marche venue de l’ouest a été bloquée à deux reprises par la police
malgré des dépôts en bonne et due forme et des parcours signés. A
Montreuil la police a menacé d’intervenir contre un concert de soutien
organisé. A St Denis la préfecture menace d’interdire les parcours
prévus par les collectifs de soutien pour accueillir les marcheurs et
marcheuses du Nord.

Nous disons qu’il s’agit là d’un jeu dangereux. Nous demandons donc
solennellement à la présidence de la République et au premier
ministre de donner des consignes pour faire cesser ces provocations,
pour ouvrir de manière urgente les négociations et garantir que la
manifestation du 17 octobre se tienne dans de bonnes conditions et
dans le respect des revendications portées par le mouvement des
sans-papiers et les 280 organisations qui les soutiennent.
Nous rappelons par ailleurs que le président de la République, qui a
reçu aujourd’hui même des représentants des policiers, n’a toujours
pas répondu à la lettre de la Marche nationale des Sans-Papiers et à la
demande de réception d’une délégation des marcheurs et
marcheuses.