Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples

Accueil > Activités > Contrôle des personnes mises à l’abri au gymnase Branly : réactions de (...)

Contrôle des personnes mises à l’abri au gymnase Branly : réactions de Jeanne Barseghian et Floriane Varieras

dimanche 9 janvier 2022

Hier, les services de l’État ont mobilisé les forces de l’ordre pour procéder à une nouvelle intervention au gymnase Branly. Cet équipement accueille des personnes sans-abri dont les situations administratives sont diverses. Suite à cette opération des forces de l’ordre, des associations ont adressé à la municipalité une lettre ouverte relative à ses actions en matière d’hébergement d’urgence. Jeanne Barseghian, Maire de Strasbourg, et Floriane Varieras, Adjointe à la Ville inclusive, souhaitent apporter ces précisions :

« Nous rappelons notre engagement ferme et constant pour améliorer l’accueil et la mise à l’abri inconditionnelle des personnes. Des adultes, des enfants, des familles entières vivent dans des conditions indignes et souvent dangereuses sur notre territoire. Ces situations sont intolérables.

Notre engagement se traduit par une action sur le long terme, dans le cadre des missions du CCAS d’une part, et via la création de places d’hébergement pérenne d’autre part. Depuis 2020, 194 ont été ouvertes par la Ville de Strasbourg, auxquelles se sont ajoutées 200 places sur le territoire de l’Eurométropole.

Notre engagement se traduit aussi concrètement par la mise à disposition de nos équipements publics afin de permettre l’accueil de personnes en difficulté, une fois la décision d’une mise à l’abri prise par les services de l’État.

En revanche, ces hébergements de fortune n’ont pas vocation à être des lieux tout trouvés pour mener des opérations de contrôle de la police aux frontières. Nous mettons à disposition le gymnase Branly pour qu’il serve de refuge et non pour exposer les personnes à des interventions répétées des forces de l’ordre. Nous craignons au contraire de perdre la trace de celles et ceux que nos travailleurs sociaux suivent au quotidien, occasionnant des points de rupture dans les parcours d’accompagnement social.

Nous savons que les actions de notre collectivité ne peuvent suffire à couvrir tous les besoins et à répondre à toutes les urgences. L’engagement des associations et des acteurs locaux de la solidarité est en cela remarquable, mais il est devenu cruellement indispensable. Malgré notre plein engagement, nous sommes tributaires des conséquences de politiques migratoires qui ne sont pas à la hauteur. L’année 2022 est l’occasion de faire entendre une autre voix, tant au niveau national qu’au niveau européen. Il est impératif que les élections présidentielles soient un temps fort permettant de remettre la solidarité au cœur de nos politiques. Alors que la France entame sa Présidence de l’Union Européenne, elle doit peser de tout son poids pour faire advenir une politique migratoire humaniste et une Europe hospitalière. »