Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples

Accueil > Activités > Emission dès ce mercredi sur la chaîne télé de France Info sur "L’école de (...)

Emission dès ce mercredi sur la chaîne télé de France Info sur "L’école de la paix" à Neve Shalom Wahat as Salam en Israël. Son opinion sur l’actualité dans les villes mixtes d’Israël

mardi 18 mai 2021

Message venu des Amis Français de Neve Shalom Wahat as Salam en Israël

Chers amis chères amies,

Une émission sur le Village de NSWAS dans le magazine INAttendu de France Info aura lieu le mercredi 19 mai sur la chaîne télé de France Info. L’émission est prévue après le journal de 22h et rediffusée ensuite toute la semaine.

Voici une traduction du mail reçu le 16 mai 2021 de Roi Silberberg, directeur de l’Ecole pour la Paix - SFP et résident au Village de Neve Shalom Wahat as Salam.

Vous trouverez ci-dessous son texte en anglais, la déclaration d’opinion de la SFP ainsi que les photos mentionnées par Roi.

Bien cordialement
Véronique Hayem
Les Amis Français de Neve Shalom Wahat as Salam
Secrétariat NSWAS
37 rue de Turenne,75003 Paris
Tél/fax : 01 42 71 46 32
e-mail : amis.francais chez nswas.info
site : https://www.wasns.org/-france-
https://www.facebook.com/oasisdepaix
https://www.instagram.com/nswasoasisdepaix/
dons en ligne :https://www.helloasso.com


« Chers amis,
J’écris ces mots au milieu de l’activité, de la violence et de l’incertitude politique.
Nous essayons de soutenir nos équipes, nos collaborateurs et nos diplômés (ce sont les anciens stagiaires de l’Ecole pour la Paix - SFP).
Plusieurs membres du personnel vivent dans des villes mixtes ou dans des villages arabes dans lesquels leurs quartiers ont été attaqués par des extrémistes de droite (comme le cas à Lod) ou par les forces de sécurité israéliennes (comme l’attaque d’hier à Kfar Kana).
De plus, beaucoup voient leur sécurité compromise, et nous essayons de leur apporter notre soutien de la meilleure façon possible. Nous arrivons à soutenir leurs actions ces derniers jours et cela est très enrichissant.

Nous avons organisé trois réunions pour les leaders des villes mixtes dans lesquelles il y avait une opportunité de partager leurs récentes et difficiles expériences ainsi que de leur fournir un soutien concret pour leurs actions. Les histoires partagées lors de ces réunions sont tristes et effrayantes, mais se terminent toujours par une compréhension inébranlable de l’importance de l’action en cette période.
Lors de ces rencontres, nous avons compris l’importance d’avoir une déclaration commune. La rédaction de la déclaration a été un long processus (plus de 48 heures) et à la fin, des représentants des autres groupes de diplômés (planificateurs, avocats, professionnels de la santé mentale) ont également donné leur avis. La déclaration est jointe et également disponible sur Facebook : https://www.facebook.com/oasisdepaix

Le nombre d’actions que mènent nos diplômés est très important.
À Jaffa, deux de nos diplômés (Rawan Bisharat et Ibrahim Agbaria) ont co-organisé la grande manifestation à laquelle ont participé des Juifs et des Palestiniens (photo ci-jointe).

Un autre diplômé (Nahed Sakis) est membre de l’équipe communautaire qui soutient les membres blessés. Une autre diplômée (Rachel Hagigi) est l’organisatrice d’une surveillance de quartier composée de Juifs vivant à Jaffa.
A Lod Natali Kirshtein organise une manifestation commune demain (16/5). Yossi Basson avec Akram Sakalla sont en train d’organiser une visite de la ville par des chefs religieux juifs et musulmans locaux.
Il existe de nombreux autres projets et initiatives.

L’une des choses qui m’ont encouragé ces derniers jours, c’est que j’ai entendu dire de plusieurs diplômés que la participation aux activités de la SFP a changé leur perspective et augmenté leur capacité à s’engager.
Je vous souhaite des jours calmes et j’espère vous tenir au courant bientôt.
Roi Silberberg »


Opinion : L’actualité dans les villes mixtes d’Israël

Nous, la faculté, le personnel et les anciens élèves de l’École pour la paix, dans le village de Wahat al-Salam Neve Shalom (Oasis de paix), juifs et arabes, ont, en tant que communauté, suivi les événements de ces derniers jours avec horreur et dégoût.
Les villes mixtes, où a eu lieu une grande partie de la violence sont les lieux d’habitation de citoyens israélo-palestiniens, une minorité autochtone nationale et de citoyens juifs israéliens.

Notre communauté de l’École pour la paix comprend des militants travaillant dans les villes mixtes, avocats des droits de l’homme, professionnels de la santé mentale, éducateurs, militants écologistes, journalistes, urbanistes et les dirigeants politiques locaux. Nous sommes en colère contre ce que nous voyons comme des événements très dangereux dans nos villes mixtes et nos espaces communs et partagés.

La violence perpétrée par les Juifs et les Palestiniens est asymétrique.
Les Juifs sont soutenus par une l’idéologie raciste et un établishment complice qui visent à casser les fragiles relations entre Juifs et Palestiniens. Elle a été attisée par l’incitation et l’arrivée de groupes des deux côtés pour commettre des actes de violence. La police n’a pas rempli son devoir, soit en refusant de d’intervenir, soir en utilisant une violence excessive, ce qui ensemble a contribué à l’atmosphère de peur et la terreur dans les rues.

Le blâme le plus important pour la situation actuelle peut être attribué à la négligence du pays dans la lutte contre la criminalité et la violence au sein de la communauté arabe - négligence qui a continué pendant des années et qui a affaibli les dirigeants palestiniens locaux et donné un élan à des actes de violence et des éléments criminels. Ceux-ci attisent les flammes de la violence dans nos villes. Les populations Israélienne et palestinienne souffrent, depuis la création de l’Etat, de négligence et de discrimination dans des domaines qui vont de l’infrastructure à l’éducation et au logement. Dans les villes mixtes, cette discrimination est particulièrement flagrante ;
Les résidents juifs bénéficient d’un traitement préférentiel et plus encore. Dans cette situation d’inégalité, nous appelons non seulement à la non-violence, mais aussi à l’égalité, à la justice pour tous les citoyens et les actions pour remédier aux injustices.

Un autre facteur de la violence a été le comportement de l’armée envers les Palestiniens dans l’Ancienne ville de Jérusalem et dans le quartier de Cheikh Jarakh à Jérusalem-Est. En tant que peuple, les Palestiniens sont engagés dans une lutte pour l’indépendance. Des tactiques agressives de l’armée au sein de Jérusalem encouragent les Palestiniens en dehors des frontières d’Israël à s’identifier à ceux qui sont à l’intérieur, et vice versa.

Alors même que le cycle actuel de violence se poursuit, les politiciens et les médias nient l’identité des Palestiniens et les déshumanisent, au point de défendre la pureté raciale. Nous sommes témoins du traitement qu’ils reçoivent dans les médias ; il y a un manque de diversité dans les voix qui sont entendues, un manque de des positions judéo-arabes communes appelant à l’égalité de traitement. En outre, l’utilisation de pratiques policières militaires dans les villes mixtes d’Israël encourage les extrémistes de l’extrême droite juive, y compris les colons, à venir dans ces villes attiser les braises. Au lieu de cela, nous voyons mise en avant la responsabilité des victimes et la légitimation du manque de vision politique du gouvernement ou d’accepter sa responsabilité. Notre voix, qui appelle à l’égalité de la société civile et à une coexistence équitable, a été passée sous silence.

La situation d’aujourd’hui trouve ses racines dans l’enterrement du processus de paix et la poursuite des politiques de colonisation et celles destinées à assurer l’hégémonie par la force, plutôt que la poursuite d’un accord de paix avec les Palestiniens. La flambée actuelle de violence est le fruit de "la gestion du conflit" par des politiques gouvernementales de longue date, tout en négligeant toute possibilité de dialogue ou de recherche d’une solution au conflit. La situation d’aujourd’hui trouve ses racines dans l’enterrement du processus de paix et la poursuite des politiques de colonisation et celles destinées à assurer l’hégémonie par la force, plutôt que de poursuivre un accord de paix avec les Palestiniens.

En plus, l’utilisation de pratiques policières militaires dans les villes mixtes d’Israël encourage les extrémistes de l’extrême droite juive, y compris les colons, à venir dans ces villes et de souffller sur les braises.

Cette flambée, malheureusement, sert les intérêts du gouvernement israélien, y compris de son chef, qui luttent pour maintenir leur pouvoir et l’utilisent à leurs propres fins politiques.

Nous, anciens élèves de l’École pour la paix, croyons que la seule façon d’atteindre la paix et de la calmer le dialogue entre juifs, citoyens palestiniens d’Israël et citoyens palestiniens – dialogue dans lequel tous les partenaires égaux dans la recherche d’une solution au conflit.

Pour plus d’informations, contactez :
Ibrahim Agbaria - iagbaria chez gmail.com
Dr Roi Silberberg - roi chez nswas.info