Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples

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Fermons les zones d’attente ! Tribune collective signée par le MRAP

lundi 17 janvier 2022

L’enfermement aux frontières doit cesser. Le triptyque « trier, enfermer, expulser » ne saurait tenir lieu de politique migratoire.

Les autorités françaises enferment chaque année des milliers de personnes qui se présentent aux frontières pour entrer en France ou sur le territoire européen. Les lieux dans lesquels elles sont enfermées sont appelés zones d’attente (ZA). L’immense majorité n’en sort que pour être renvoyée dans son pays de provenance.

En zone d’attente, on applique un triptyque : trier, enfermer, expulser. Les personnes arrivent aux frontières. La police les intercepte à la sortie de l’avion, du bateau, du train, à pied ou en voiture. Si les conditions d’entrée ou de séjour ne sont pas réunies, on trie, on enferme, on renvoie. Si les personnes demandent l’asile, on trie, on enferme, on renvoie. Si la police estime que les personnes représentent « un risque migratoire », on trie, on enferme, on renvoie. Adultes et enfants. En famille ou seuls. Peu importe, ils sont enfermés.

Cette politique migratoire délétère a été façonnée au fil des ans par un discours politique modifiant peu à peu le vocabulaire relatif aux personnes étrangères. Son objectif : exciter les peurs et instiller dans l’opinion publique l’idée que les étrangers représenteraient un danger.
La méthode est simple et redoutable. D’une part, brouiller les réalités des migrations par un vocabulaire anxiogène (« submersion migratoire », « appel d’air », « grand remplacement »). D’autre part, construire l’illusion du contrôle en enfermant derrière des barbelés et sous l’œil de la police celles et ceux que l’on a désignés comme étant un danger en puissance ou en devenir.

Autopsie d’une zone d’attente !

La zone d’attente, c’est le confinement des indésirables à la frontière. Ce n’est pas encore la France, bien que la législation française s’y applique et qu’elle se situe sur le territoire national. C’est un obstacle supplémentaire dans le parcours migratoire. C’est un lieu où des personnes interceptées à la frontière sont enfermées le temps nécessaire à leur renvoi ou plus exceptionnellement à leur admission sur le territoire français.

C’est un espace clos de surveillance, de contrainte et de privation de liberté pour les empêcher de pénétrer sur le territoire. A leur arrivée en ZA, on leur confisque leur passeport et leur smartphone. Pour téléphoner à un avocat, à une association ou à des proches, il faut payer des cartes de téléphone.

Quatre murs, des grillages, des barbelés, des grilles anti-évasion et des caméras de surveillance, le bruit des avions qui décollent, des trains ou des bateaux qui repartent. Voilà à quoi ressemble une zone d’attente. L’attente, c’est la combinaison d’une triple incompréhension pour les personnes migrantes.
L’incompréhension face à des lois, des procédures et une langue qu’elles ne connaissent généralement pas ou peu. L’incompréhension face aux droits qui ne leur sont pas ou insuffisamment expliqués.
L’incompréhension face à la punition que représente l’enfermement par rapport au non-respect supposé des règles de franchissement des frontières et/ou de séjour en France. L’attente, c’est enfin l’angoisse d’être à tout moment renvoyé de force, parfois avec violence, vers un pays que l’on a quitté.

Être enfermé en zone d’attente, c’est être confronté quasiment tous les jours aux situations suivantes : ne pas pouvoir se soigner, ne pas manger à sa faim, dormir dans des locaux insalubres ou aux conditions d’hygiène dégradées, voir la police refuser d’enregistrer sa demande d’asile, n’obtenir aucune information sur ses droits et sa situation précise, ne pas avoir accès à un interprète ou un avocat, être renvoyé sans voir un juge, souffrir de stress post-traumatique, surtout pour les enfants, faire une fausse couche à un stade avancé de grossesse sans assistance médicale. Être enfermé en zone d’attente, c’est aussi parfois être stigmatisé, victime de propos racistes, sexistes et LGBTphobes, de pressions, d’intimidations et de violences. Être enfermé à la frontière, notamment entre la France et l’Italie, c’est aussi, parfois, être victime de détention arbitraire. Enfin, être enfermé en zone d’attente, c’est parfois finir en prison car on a refusé d’être renvoyé dans un pays que l’on a fui.

« Qu’il soit mis fin à cette honte ! »

Depuis 30 ans, l’Anafé apporte une assistance juridique à des personnes enfermées en ZA. Notre constat est sans appel : il est illusoire de penser qu’on peut enfermer des personnes en respectant leur dignité et leurs droits. Les priver de liberté aux frontières, c’est générer des souffrances et de la violence. Par leurs pratiques, les autorités françaises violent quotidiennement les droits fondamentaux au nom d’une obsession de l’enfermement. Les politiques migratoires actuelles sont inefficaces et mettent en danger les personnes exilées en les condamnant à emprunter des routes dangereuses et mortelles.

Nous appelons donc à résister aux discours et aux logiques sécuritaires. Résistons aux tentations d’un recul toujours plus grave des droits fondamentaux ! Résistons aux injonctions quotidiennes du « tout enfermement » !
Nous appelons à refuser le Pacte européen sur la migration et l’asile qui entend exporter le modèle de la zone d’attente française à toutes les frontières extérieures de l’Europe. Rompons avec les politiques européennes d’enfermement !

Se mobiliser contre l’enfermement administratif des personnes étrangères est devenu une nécessité pour garantir leur sécurité, leur santé physique et mentale, voire leur vie. C’est aussi une nécessité civique et politique. L’abolition de l’enfermement des étrangers est un prérequis indispensable à toute politique migratoire qui respecterait enfin les valeurs démocratiques et humanistes de la France. La liberté, l’égalité et la fraternité ne sont pas compatibles avec les logiques de mise à l’écart, d’invisibilisation, de stigmatisation et d’enfermement d’enfants et d’adultes étrangers.

Qu’il soit mis fin à cette honte !

Retrouvez la tribune sur Libération.

Premiers signataires :

Personnalités

Alexandre Moreau, président de l’Anafé
Carina Aaltonen, présidente d’Emmaüs Europe
Michel Agier, anthropologue - directeur d’études à l’EHESS
Arié Alimi, avocat au Barreau de paris - membre du bureau national de la LDH
Patricia Allio, metteuse en scène - réalisatrice
Anne-Laure Amilhat Szary, géographe, Université Grenoble Alpes
Manon Aubry, députée européenne
Clémentine Autain, députée LFI
Bertrand Badie, professeur émérite des Universités à Sciences Po Paris
Etienne Balibar, philosophe - professeur honoraire
Yves Ballard, bénévole Cimade IDF - membre du Conseil régional
Marie Bassi, maîtresse de conférences en science politique à l’Université Nice Côte d’Azur (ERMES)
Fayçal Ben Abdallah, présidente de la Fédération des Tunisiens Citoyens des deux Rives (FTCR)
Fatima Benomar, militante féministe membre de #NousToutes
Marie-Jo Bernardot, co-fondatrice du collectif Désinfox-Migrations - autrice – vice-présidente de
l’association GNIAC
Stéphanie Besson, Tous Migrants
Amélie Blanchot, membre de l’Anafé
Alima Boumediene Thiery, avocate
William Bourdon, avocat
Vincent Brengarth, avocat
Mathilde Buffière, membre de l’Anafé
Sylvie Bukhari-de Pontual, présidente du CCFD-Terre Solidaire
Evelyne Caduc, membre de l’association des ami.e.s de la Roya
Claude Calame, directeur d’études, EHESS, Paris - conseil scientifique et commission migrations d’ATTAC - section EHESS de la LDH
Laurent Cantet, cinéaste
Damien Carême, député européen
Fanélie Carrey-Conte, secrétaire générale de La Cimade
Cécile Casagrande
Barbara Cassin, philosophe
Monique Chemillier-Gendreau, professeur émérite de droit public et de sciences politiques à l’université
Paris-Diderot
Mouhieddine Cherbib, président du Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en
Tunisie (CRLDHT)
Chantal Chesnel, membre de RESF
Olivier Clochard, géographe Migrinter / Migreurop
Maxime Combes, économiste
Marie Cosnay, autrice
Annick Coupé, porte-parole d’ATTAC
Pierre Cours-Salies, sociologue - professeur émérite - membre d’Ensemble !
Muriel Cravatte, cinéaste
Michel Croc, membre de l’Anafé
Jean-Michel Delarbre, membre du Comité central de la LDH - co-fondateur du RESF
Catherine Delanoë Daoud, avocate
Rokhaya Diallo, autrice - réalisatrice
Bernard Dreano, président du CEDETIM
Jean-Pierre Dubois, président d’honneur de la LDH
Cécile Duflot, directrice générale d’Oxfam France
Morgane Dujmovic, géographe à Aix-Marseille Université - membre de Migreurop
Philippe Dupourqué, président du Groupe accueil et solidarité
Didier Eribon, philosophe
Elsa Faucillon, députée PCF
Geni Favre, membre de la LDH
Didier Fassin, professeur de sciences sociales, Institut d’étude avancée de Princeton
Eric Fassin, professeur de sociologie, Université Paris 8, Institut Universitaire de France
Georges Fournier, président de la Maison de l’Hospitalité Martigues
Jeanine Fradin
Odette Furois, présidente de Education.World 86
Kaltoum Gachi, coprésidente du MRAP
Khaled Gaiji, président des Amis de la Terre France
Jacques Gaillot, évêque de Partenia
Anne Gaudron, militante Ligue des droits de l’Homme
Camille Gendrot, juriste - membre de l’Anafé
Dominique Genevoix, présidente RESF 61
Bérénice Geoffray, présidente de Thot
Linda Germain, membre de la Maison de l’Hospitalité de Martigues
Odile Ghermani, Ligue des Droits de l’Homme - membre du conseil d’administration de l’Anafé
Guillaume Gontard, sénateur et président du groupe Ecologistes au Sénat
Augustin Grosdoy, président honoraire du MRAP
Félix Guyon, délégué général de Thot
Odile Hélier, anthropologue
Cédric Herrou
Jean-Pierre Huveteau, membre de l’Anafé
Louis Imbert, doctorant à l’Ecole de droit de Sciences Po - membre du conseil d’administration de l’Anafé
Pierre Jacquemain, journaliste
Agnès Jaoui, cinéaste - comédienne
Morgan Jasienski, coresponsable de la commission immigration et cofondateur de la commission
prévention, sécurité et tranquillité publique d’EELV
Marion Jobert, avocate et présidente de Kâli
Robert Joumard, membre d’ATTAC-démocratie
François Journet, psychiatre
Abderrazak Kitar, président de l’association Générations Solidaires
Geoffroy de Lagasnerie, philosophe
Myriam Laïdouni-Denis, élue régionale Auvergne Rhône Alpes - co-fondatrice de ANVITA
Gaetane Lamarche Vadel, La Cimade Batignolles
Denis Laurent, membre de Tous Migrants et de RESF94
Harmonie Lecerf, adjointe au maire en charge de l’accès aux droits et des solidarités de Bordeaux
Michèle Leclerc-Olive, ARTeSS-IRIS-CNRS-EHESS
Loïc Le Dall, Président de Défends ta citoyenneté Emmaüs Roya
Sophie Leleu
Cécile Louchon, membre de la Maison de l’Hospitalité Martigues
Edouard Louis, écrivain
Chowra Makaremi, anthropologue - chercheuse au CNRS
Brigitte Maraine
Philippe Marlière, professeur d’université
Jean-Jacques Masot-Urpi, éditeur
Gustave Massiah, membre du Cedetim - membre du Conseil international du Forum Social Mondial
Nina Meurisse, actrice
JB Meybeck, illustrateur, graphiste, auteur de BD et de livres jeunesse
Mireille Michard
Gérard Mordillat, cinéaste et écrivain
Héloïse Nio, cofondatrice de Thot
Danièle Obono, députée LFI
Jeanne Parreau, enseignante retraitée
Nathalie Péré-Marzano, présidente de l’Organisation pour une Citoyenneté Universelle
Evelyne Perrin, STOP PRÉCARITÉ
Pablo Pillaud-Vivien, responsable éditorial de Regards
Swanie Potot, sociologue - directrice de recherche au CNRS - Unité de recherche Migrations et société
(URMIS)
Jean-François Quantin, coprésident du MRAP
Carine Rolland, présidente de Médecins du Monde France
Barbara Romagnan, ancienne députée
Joël Roman, philosophe - essayiste
Anne Rochette, artiste - enseignante
Marie-Caroline Saglio-Yatzimirsky, professeure, INALCO - directrice de recherche – Psychologue
Malik Salemkour, président de la Ligue des Droits de l’Homme
Sania, artiste peintre
François Sauterey, coprésident du MRAP
Xavier Sauvignet, avocat
Camille Schmoll, Umr Géographie-cités - EHESS, Institut Convergences Migrations
Fatna Seghrouchni, co-secrétaire de SUD éducation
Pinar Selek, écrivaine - enseignante-chercheuse à l’Université Côte d’Azur
Damien Simonneau, membre du Conseil d’administration de l’Anafé
Jules Siran, co-secrétaire de SUD éducation
Serge Slama, professeur de droit public, Université Grenoble-Alpes
Anouck Soubeyran, membre du conseil régional Île-de-France de La Cimade
Antoine Sueur, président d’Emmaüs France
Christine Taillardat
Arlette Tardy, présidente de l’ASTI ROMANS
Jacques Testart, directeur de recherches honoraire de l’Inserm
Dominique Thibaud
Louis-Georges Tin, président d’honneur du CRAN
Emilien Urbach, journaliste
Nelly Vallance, présidente du Mouvement Rural de Jeunesse Chrétienne
Arnaud Veïsse, directeur général du Comede
Marie-Christine Vergiat, vice-présidente de la Ligue des Droits de l’Homme, ancienne députée
européenne
Martine Vinot
Catherine Wihtol de Wenden, directrice de recherche au CNRS

Organisations nationales

Anafé (association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers)
ADDE
ADMIE
Ah Bienvenue Clandestin !
ANVITA
ARDHIS
ASDHOM (Association de Défense des Droits de l’Homme au Maroc)
ASGI
ATMF (Association des Travailleurs Maghrébins de France)
ATTAC France
CGT
CISPM
Collectif national droits de l’homme Romeurope
Comede
Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT)
Coordination nationale Pas sans Nous
Copaf (Collectif pour l’avenir des foyers)
CRID – Centre de Recherche et d’Information pour le Développement
EGM (États généraux des migrations)
Emmaüs Europe
Emmaüs France
Famille au grand cœur
FASTI
Fédération des Tunisiens Citoyens des deux Rives (FTCR)
FSU
GAS (Groupe accueil solidarité)
Générations Solidaires
GISTI
IDD (Immigration Développement Démocratie)
Kâli
L’Auberge des Migrants
La Cimade
Le Paria
Les Ami.e.s des Femmes de la Libération
Les Amis de la Terre France
Ligue des droits de l’homme
Ligue de l’enseignement
Médecins du Monde France
Migreurop
Mouvement pour une Alternative Non-violente (MAN)
MRAP (Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples)
MRJP (Mouvement Rural de Jeunesse Chrétienne)
Observatoire citoyen du CRA de Oissel
OEE (Observatoire de l’Enfermement des Etrangers)
Paris d’exil
Recidev
RESF (Réseau éducation Sans Frontières)
RITIMO
Solidarité Migrants Wilson
Sud Education
Survie
Syndicat de la magistrature
Syndicat des Avocats de France
Syndicat National des Personnels de l’Educatif et du Social à la Protection Judiciaire de la Jeunesse
(SNPES-PJJ/FSU)
Thanks for Nothing
Thot
Tous Migrants
UEE-Union des étudiants exilés
UJFP (Union juive française pour la paix)
Union syndicale Solidaires
Utopia 56
WATIZAT

Organisations Locales

AITE (Accueil Information de Tous les Etrangers)
AMDH Nord France
AMDH Paris/IDF
Amoureux au Ban Public de Lyon
Assemblée Locale EGM 33
Assemblée Locale EGM 46
Assemblée Locale EGM 83
Assemblée Locale EGM La Rochelle & Rochefort
ASTI Aix-Marseille (Association de Solidarité avec les Travailleurs Immigrés)
ASTI Bordeaux
ASTI Romans
ATTAC 72
AUDE Réfugiés Solidarité
Bagagérue
BOUGE-TOIT 66
CAPDL (Collectif d’accueil du pays de Lorient)
CARDAV (Comités pour l’Accueil des Réfugié.es en Drôme Ardèche Vaucluse)
CCFD-Terre solidaire, délégation gironde
CDDLE (Collectif de Défense des Droits et Libertés des Etrangers) de Besançon
Cent pour Un à Surgères
Cercle de Silence de La Rochelle (17)
Cercle des voisins du CRA de Cornebarrieu
CIBELE (Collectif Régional pour la Coopération Nord-Sud – Ile de France)
Cercle de silence hazebrouck
Collectif de soutien aux sans-papiers du Trégor (Lannion 22)
Collectif de soutien psychologique aux migrants de Martigues (13)
Collectif Migrants 17
Collectif Migrants 83
Collectif poitevin D’ailleurs Nous Sommes d’Ici
Collectif Solidarité Palestine Ouest Étang de Berre
Collectif "Tournefeuille sans papiers"
Comité toulousain de pilotage du Cercle de Silence
CSMG (Collectif de soutien aux migrants du Goëlo)
CSP 75
Education.World 86
Emmaüs Roya
Haut Var Solidarité
ICARE 05 : Initiative Citoyenne pour l’Accueil de Réfugiés dans l’Embrunais
La Cimade de La Sarthe
LDH 94
LDH du Mans
LDH de Martigues
LDH de Montpellier
Mediterranea Saving Humans Paris
Min’de Rien, soutien aux jeunes étrangers isolés
Planning Familial 06
Salam Nord/Pas-de-Calais
NPA sant Nazer 44 BZH
Plateforme Migrants de Colomiers
RESF
RESF 03
RESF 06
RESF 11
RESF 86 (Réseau éducation sans frontières de la Vienne)
RESF 93
Rosmerta
Roya citoyenne
SolEx Pessac (Solidarité avec les Exilés)
Solidarité Migrants Graulhet (81)
Uni.e.s Contre une Immigration Jetable (UCIJ) de Saint-Nazaire
Union syndicale Solidaires 31


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