Il y a 200 ans disparaissait Napoléon Ier, mais pas l’esclavage qu’il a rétabli en Guadeloupe, Martinique, Guyane et à La Réunion
lundi 10 mai 2021
Les abolitions de la traite négrière et de l’esclavage expliquées dans la brochure du comité de Strasbourg du MRAP "Agir contre le racisme anti-Noirs" :
Les révoltes, les abolitions de la traite et de l’esclavage
Depuis le XVIème à 1848, les esclaves se soulèvent plus de 100 fois aux
Caraïbes et aux Amériques, dont 16 fois en Martinique et en Guadeloupe. http://www.cnmhe.fr/spip.php?article1166
Ces révoltes importantes suscitent ou rendent plus crédibles des mouvements
abolitionnistes apparus d’abord en Angleterre, puis en Pennsylvanie, au
Danemark… avec des Hommes comme l’Anglais Thomas Clarkson.
En France parmi les abolitionnistes se trouvent des philosophes des lumières, tels
Denis Diderot.
Après la déclaration d’indépendance des Etats Unis en 1776, certains de ses
Etats abolissent l’esclavage…
C’est le cas aussi en 1793 après l’insurrection à Saint-Domingue : de plus à Paris
la Convention, en accord avec les insurgés, décrète en 1794 que « tous les
hommes domiciliés dans les colonies sont citoyens français et jouiront de tous les
droits assurés par la constitution »
Mais quand Saint-Domingue déclare son indépendance en 1801, Bonaparte
envoie plus de 30 000 soldats pour reconquérir l’Ile et la Guadeloupe insurgées
et y rétablir l’esclavage.
Son armée a réussi en Guadeloupe mais a dû capituler face à la résistance à
Saint-Domingue et suite aussi aux défections dans l’armée de soldats (les chefs
de « couleur » rejoignent les insurgés, prenant conscience que l’expédition de
Saint-Domingue avait pour but de rétablir l’esclavage. De même pour des soldats
Polonais de l’armée napoléonienne, déserteurs ayant aujourd’hui des
descendants à Haïti). https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9volution_ha%C3%AFtienne
Au prix du sang et avec beaucoup d’intelligence, les vainqueurs ont proclamé le
1er janvier 1804 « l’indépendance de la République d’Haïti, patrie des Africains du
nouveau monde et de ses descendants » (Haïti est le nom que donnaient les
Indiens à Saint-Domingue).
Les révoltes se multiplient ailleurs aussi : les puissances esclavagistes renoncent
les unes après les autres à la traite :
Le Danemark en 1803, puis la Grande-Bretagne, les Etats Unis, les Pays-Bas en 1814…
Suivent des abolitions de l’esclavage lui-même. En France aussi : en 1848 Victor Schœlcher, sous-secrétaire d’État à la Marine et aux Colonies sous l’éphémère IIe République, fait promulguer par le gouvernement provisoire un décret qui dit « abolir entièrement l’esclavage dans toutes les colonies et possessions françaises » (en Martinique, Guadeloupe, Guyane et à La Réunion)
Le gouvernement provisoire de la seconde république
Mais l’article 5 du décret prévoit une indemnité à accorder… aux colons.
D’autres abolitions suivront après 1848.
Mais il n’y a pas eu de procès pour juger les crimes de l’esclavage et de la colonisation comme plus tard celui de Nuremberg après la chute du nazisme qui a été suivi par des indemnisations de victimes ou de leurs familles.
Des formes d’esclavage subsistent aujourd’hui dans le monde.
