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Afghanistan : Introduction par Zaher de l’ACAS de la soirée du 10 novembre 2021 et autres témoignages

dimanche 14 novembre 2021

L’introduction par Zaher, président de l’ACAS (Association Culturelle des Afghans de Strasbourg

Le 15 août dernier, les talibans sont entrés dans le palais présidentiel, alors que le président venait de prendre la fuite vers les Émirats arabes unis.
Certains se posent cette question : Comment du jour au lendemain un pays tombe dans les mains d’un groupe armé qui n’a aucune sympathie au sein de peuple qui a vécu 20 ans avant le pouvoir obscurantiste de ce groupe ?
Le mystère remonte en 2012, lors de l’ouverture d’un bureau politique des Talibans à Doha au Qatar.
Au fur et à mesure, certains cadres des talibans qui ont été sur les listes noires et considérés comme des terroristes, sont libérés de Camp de Guantánamo et des prisons pakistanaises.
Ces gens se retrouvent dans la délégation des Talibans pour mener des négociations avec les Etats-Unis. Le 29 février 2020, un traité signé à Doha entre les États-Unis et les talibans. Selon certaines sources, il contient environs 400 pages, dont seulement 4 pages ont été publiées. Le reste fait partie du « secret défense ».
Dans cette logique, afin de faire avancer un soi-disant processus de paix, le secrétaire d’État américain a appelé le pouvoir afghan à libérer des prisonniers talibans dont certains sont accusés de crimes graves. Ainsi ils ont libéré près de 7000 prisonniers. Une partie d’entre eux étant considéré comme très dangereux.
Dans un communiqué Mike Pompeo a déclaré « Nous reconnaissons que la libération de ces prisonniers est impopulaire, ». Source : Agence France-Presse le 7 août 2020
Ces libérations ont indigné les citoyens afghans et cela n’a pas empêché les talibans de continuer leurs violences extrêmes : attentas kamikaze, explosion de bombes, assassinats des personnalités, entre autres les femmes de la société civile ou qui avaient été engagées par l’ancien gouvernement afghan.
De multiples témoins affirment que l’armée a eu l’ordre de ne pas résister et que les gouverneurs des grandes villes devaient céder leurs sièges aux insurgés. Avec le temps on voit qu’il a y une transaction politique, une opération bien planifiée. Ainsi, les Talibans n’ont pas gagné la guerre : l’Afghanistan leur a été donné.
Les Talibans ont toujours refusé le soufrage universel. Donc, ce ne sont pas des élus de peuple. Lors des élections durant les 20 dernières années, ils ont coupé les doigts des électeurs. Ils ont menacé de mort des citoyens qui voulaient voter.
Durant 20 ans de la guerre, ils ont détruit des ponts, des routes, des écoles, ils ont fait exploser des pylônes électriques pour rendre la vie impossible aux populations. Et encore, ils ont détruit le patrimoine du pays. Vous vous souvenez du pillage des musés et de la destruction spectaculaire des Boudas.
De ce fait, les Talibans n’ont aucune légitimité d’être les maitres du pays.
J’ai interrogé la famille, des gens de la société civile pour vous, ils disent depuis l’arrivée des Talibans le pays a changé le visage, ce pays est méconnaissable, on dirait qu’on a saupoudré cette terre de la poussière mortifère.
Plus de sourire, plus de blague, plus de soirée, plus de convivialité. Le pays est sans voie, sans musique. Les chants sont enterrés dans les gorges, la parole ne circule plus habituellement. Il y a une autocensure horrible. Des hommes ne s’habillent plus comme avant. Ils se laissent pousser la barbe et essaient d’être invisibles. Les femmes ne sortent plus ou elles sont enveloppées dans les Burqas.
Le paysage des villes est imprégné par les présences des Talibans avec leurs armes modernes laissées par les américains.
Les ruelles sont vides, les rues sont désertiques. Les gens se précipitent vers les frontières de l’Iran, du Tadjikistan, de l’Ouzbékistan et même du Pakistan le pays natal de certains talibans.
L’économie est totalement arrêtée. Les fonctionnaires ne reçoivent plus leurs salaires. Des gens n’ont plus d’argent pour acheter de la nourriture. Les prix ont grimpé de 30 à 50 pourcents.
Sur les marchés, les parents bradent leurs biens. Dans certains endroits, on a vu certaines familles vendre leurs enfants. La famine hante ce pays. L’hiver, la saison la plus dure en Afghanistan, arrive. Le froid fait des victimes tous les ans, mais cette année, on aura plus de victimes. Une catastrophe humaine est en route.
Les Talibans toquent aux portes des anciens militaires, des agents de sécurités et des militants de la société civile. Des gens arrêtés ne reviennent plus à leurs domiciles. Ils disparaissent mystérieusement. Les Talibans comme auparavant ne déclarent pas leurs exécutions.
Ainsi, un groupe nommé les Talibans a pris la place au palais présidentiel, leur profession ou leur compétence ? Poser des bombes, dresser les kamikazes, tuer, couper les mains, détruire les infrastructures du pays et anéantir la vie.
Le monde ferme les yeux et ils voient bien qu’au cabinet des Talibans il y a 17 terroristes qui étaient sur les listes noires. Ils voient bien que l’art, la culture, la civilisation et la vie urbaine vont disparaitre dans un pays qui était le berceau des civilisations.
Nous sommons là ce soir, pour que la France, l’Europe et pour le monde bougent et qu’ils ne laissent pas piétiner toute vie en Afghanistan.
Le système taliban est anti-vie, anti-femme, anti-enfant, anti-dissident, anti-musical, anti-culturel, anti-libertaire, anti-égalité, anti-démocratique, anti-occidental, anti-infidèle, anti -religieux, anti-laïc, antimoderniste.
Les talibans sont un groupe fasciste religieux, fasciste ethnique, terroriste, pétrifié et de l’âge de pierre. Les mains des commandants et des dirigeants de ce groupe sont tachées du sang de centaines de milliers d’hommes, de femmes, d’enfants et de jeunes afghans.
Le gouvernement taliban ne devrait pas être reconnu par les Nations Unies et les autres gouvernements. Tout gouvernement ou institution qui reconnaît le gouvernement taliban le consolidera, prolongera sa vie et partagera ses atrocités et ses crimes.
Non aux talibans, au talibanisme et à leurs partisans !
Nous sommes là ce soir, pour que la France, l’Europe et le monde bougent et qu’ils ne laissent pas piétiner toute vie en Afghanistan

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Témoignages à propos des femmes
Visées par les doctrines des Talibans : au lendemain de leur apparition les Talibans ont manifesté leur considération envers des femmes, réduire à néant les progrès effectués, être forcées au mariage ; certaines ont peur pour leur vie.
Présentes dans la vie active du pays, grâce à leurs efforts et leurs luttes elles ont pu acquérir quelques droits comme poursuivre des études.
17 août 21 Assadullah Akhond Baradar, donne un tout autre ton au retour des talibans et ne laisse aucun doute sur l’intransigeance avec laquelle seront appliquées les règles dans sa région. Il met les femmes en garde : "Vous serez en sécurité, mais vous devez cacher vos visages, cacher vos yeux. Vous pouvez aller travailler, nous pardonnons à tout le monde... Mais si l’on vous voit avec les ongles des mains ou des pieds vernis, si l’on vous voit les lèvres maquillées, alors on sera en colère, on va tout couper et on va tout jeter. Faites attention." TV5Monde
Les femmes actives dans la société civil ou qui avaient un poste dans le gouvernement précédent sont menacés de mort. Il y a quelques jours les corps de 4 femmes de la société civile ont été trouvés dans une fosse à Mazar.
Encore les corps deux femmes dont l’une a été militaire, et de deux hommes ont été trouvés déchiquetés par les balles.

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Témoignage à propos de Daesh

Les talibans partagent la même vision du monde avec Daesh et d’autres groupes terroristes.
Lorsqu’ils sont arrivés au pouvoir. Ils ont ouvert les portes des prisons où il y avait des combattants de Daesh, d’Al-Qaïda et d’autres ressortissants étrangers intégristes.
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Témoignage à propos de la loi Charriât des talibans
24 septembre 21, MR. Torabi, chef de l’administration pénitentiaire des Talibans, a déclaré à l’Associated Press que l’amputation des membres pour consolider la sécurité est nécessaire. Il a ajouté que le cabinet prend prochainement une décision pour effectuer ses peines sur la voie publique.
Le 22/09, le groupe taliban a nommé Mohammad Ashraf Ghairat à la tête de l’Université de Kaboul. Cette décision a suscité de vives réactions de la société afghane. Ce nouveau responsable a qualifié l’Université de Kaboul de "centre de prostitution, de corruption et de blasphème". Ashraf Ghairat est accusé par les citoyens d’être impliqué dans "la planification d’attentats terroristes" contre des journalistes.
Ils ont changé le nom de la Radio Afghanistan en Radio charia
Ils détruisent le patrimoine : Les musulmans n’ont pas détruit les Bouddhas et ils l’ont fait car il y avait de l’identité afghane dans les Bouddhas de Bâmiyân

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Témoignage : « Faire décamper des populations » :
Le 21/09 concernant la province de Daikundi, où vit la minorité chiite, M. Mohaqiq a posté un décret attribué au gouverneur taliban : ils ont averti des familles Hazara de quitter leurs régions dans 20 heures. Sinon, elles devront faire à une confrontation armée.
Auparavant, des rapports et des images montrent que des talibans font décamper de force des habitants de la province du Panjshir, de Kandahar et des certains districts d’Hazarajat.

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Témoignage sur La résistance
Peu de temps après leurs apparitions dans les grandes villes, le 18 août 2021, les talibans tirent sur des manifestants à Jalalabad qui dressent le drapeau national face au drapeau blancs de l’Émirat des Talibans. Deux ont été tués par les tirs des balles et des dizaines ont été blessés.
En même temps, les femmes et aussi les hommes ont manifesté dans les rues d’Herat. Les Talibans ont tiré sur les manifestantes pour les disperser. Il y avait deux femmes mortes et 8 manifestants blessés.
Un citoyen de Herat a écrit sur sa page Facebook : « Avec ma mère, nous sommes allés à l’office du gouverneur de Herat pour protester et scander des slogans contre l’ingérence de Pakistan. Mais des serviteurs pakistanais nous ont tirés dessus. "La fusillade était si violente que j’ai perdu ma mère."
Le 8 septembre à 20h04, les femmes de Kaboul, de la ville de Faizabad, ainsi que de la province de Parwan, ont manifesté contre les talibans. Un certain nombre des manifestants ont été tués et blessés par des agents de l’État islamique à Parwan.
Au moins deux femmes ont été confirmées mortes par les témoins.
Début octobre à Dashtbertchi dans un quartier à Kaboul, les Talibans violentent les manifestants par les coups de crosse de fusil, par des gaz lacrymogènes et enfin tirent des balles.
Samedi 9 oct. 2021 dans la ville de Khan Abad, des étudiantes et leurs professeurs ont voulu montrer aux talibans que les femmes veulent le droit de participer à la société et veulent ouvrir les portes de leurs écoles pour toujours !
Malgré l’interdiction des rassemblements et manifestations, les femmes se regroupent pour aller en ville acheter le drapeau afghan le symbole de la résistance. Par peur, les commerçants refusent de leur vendre le drapeau.
Les femmes scandent : « hommes, ô pères, ô frères, vous n’avez pas su préserver les droits de vos filles, mais vous nous fermez aussi la porte du marché ! Prenez-nous de l’argent et vendez-nous le drapeau tricolore ! Finalement, un certain nombre d’hommes aident les femmes et obtiennent quelques drapeaux tricolores de la résistance !
Elles marchent vers l’école, où ils sont agressées par les talibans et dispersées de force !

Photo tiré de l’album :
https://photos.google.com/share/AF1QipMYnkwc41Y3mv290-8Re9POpnUdQ2vM5ZrhEcwcrKOlMa9rfZXO-Nrt2s7SVTQvgw?fbclid=IwAR3PdholJXQZOWhffl2vcprvrClwg3RdGupbIsg5RyGCsOXKvKv80gj88fY&key=NDcyWWRNU0ptOHFPMzlQaWY2SmszNk1KMFVtTTR3