Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples

Accueil > Activités > LFI antisémite ?

LFI antisémite ?

mercredi 26 juin 2024

D’abord aucun candidat aux élections de LFI n’a été condamné pour des paroles ou des actes antisémites, contrairement à des candidats du RN.

Il est souvent reproché à Jean-Luc Mélenchon et à des personnalités de LFI certaines phrases qui seraient antisémites. Voyons de quoi il s’agit !

Le 7 octobre 2023 a été une journée monstrueuse. LFI l’a clairement dit : le Hamas et les autres organisations ayant participé aux tueries de civils ont commis des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité, et bien sûr des actes terroristes. Il n’y a pas de tergiversation sur ce terme, on peut d’ailleurs trouver nombre de déclarations publiques – de Mathilde Panot, Jean-Luc Mélenchon, Alma Dufour, Aymeric Caron, Rima Hassan, Manuel Bompard et de bien d’autres encore, indiquant clairement que ces tueries étaient des actes terroristes [1]. Aux lendemains du 7 octobre, s’il y a eu parfois une hésitation sur la caractérisation du Hamas comme organisation terroriste, c’est essentiellement pour une raison de qualification juridique au regard du droit international. Mais évidemment, ces tueries atroces ont été condamnées avec la plus grande fermeté, dans l’effroi partagé. Elles n’ont pas cessé de l’être depuis par LFI. Le 12 octobre, dans un communiqué, étaient rappelées sa « condamnation totale des crimes commis lors de l’attaque opérée par le Hamas sur le territoire israélien » et sa « condamnation de tous les actes de terreur, crimes de guerre, susceptibles d’être requalifiés en crimes contre l’humanité par la justice internationale ». Notons que cette qualification de “terroriste” est considérée en Israël et dans le monde occidental comme ce qu’il y a de pire. Il sert à justifier les massacres de la population palestinienne à Gaza depuis près de 9 mois aboutissant à un "probable génocide" d’après la Cour Internationale de Justice. Ces massacres de masse ne sont eux pas qualifiés par les dirigeants occidentaux de “terroristes” car pour eux il s’agit d’actes commis par un Etat démocratique ! Or le mot “terrorisme”, en dehors du contexte historique particulier de la “Terreur” lors de la Révolution française, signifie "Emploi systématique par un pouvoir ou par un gouvernement de mesures d’exception et/ou de la violence pour atteindre un but politique". Du terrorisme pratiqué par l’Etat d’Israël et son armée ces personnes qui critiquent LFI ne disent alors rien si ce n’est qu’Israël a le droit de se défendre.

Au soir d’une grande manifestation contre les massacres à Gaza, le 22 octobre 2023, J. L. Mélenchon avait reproché à Mme Braun-Pivet (alors présidente de l’Assemblée nationale) présente en Israël, de "camper à Tel Aviv pour encourager le massacre. Pas au nom du peuple français".
Yaël Braun-Pivet s’est immédiatement insurgée en jugeant le mot antisémite, l’associant à camp d’extermination. L’essentiel des médias n’a retenu que le mot « camper » et n’a parlé que de ça. Tour de force parfaitement insensé. Que ce mot « camper » soit venu étayer l’accusation d’antisémitisme semble absurde. Mis en demeure de s’expliquer sur ce mot, J.L. Mélenchon a dit pourquoi ce terme « camper » lui était venu : d’abord en lien avec le « campisme », mot que l’on utilise dans les milieux militants pour désigner un positionnement qui choisit son camp entre les blocs géopolitiques Ouest/Est. Il a aussi rappelé, à propos des campements, la dimension militaire de la visite de Y. Braun-Pivet accompagnée de M. Habib et É. Ciotti : en treillis, arborant fièrement un soutien offensif au gouvernement israélien et, de ce fait, un positionnement on ne peut plus belliqueux à l’heure d’atroces bombardements sur Gaza.

Jean-Luc Mélenchon estime dans une note de blog publiée dimanche 2 juin 2024 que "contrairement à ce que dit la propagande de l’officialité, l’antisémitisme reste résiduel en France. Il est en tout cas totalement absent des rassemblements populaires" , écrit le fondateur de La France insoumise dans un billet consacré notamment à l’interview du Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, jeudi soir sur LCI. "Le rayon paralysant abusif de l’accusation d’antisémitisme est désormais sans effet", ajoute-t-il.
https://www.francetvinfo.fr/.../jean-luc-melenchon-estime...
Pourtant dans le rapport de la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme (CNCDH) daté du 27 mars 2023 sur le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie le graphique à la page 33 montre, d’après le Service central du renseignement territorial (SCRT), qu’en 2022 il y a eu 436 faits antisémites et 1 012 autres faits racistes. Comme la population qui se dit juive est d’environ 500 000 personnes, la proportion d’actes antisémites est très supérieure à celles des autres actes racistes. Le graphique de la page 132 montre par contre, d’après le baromètre CNCDH (Ipsos – Novembre 2022) qu’en 2022, 24 % des Français considèrent les Juifs comme mal intégrés (c’est 67% pour les Roms, 32% pour les Musulmans, 30% pour les Asiatiques, 24 % pour les Maghrébins, 13% pour les Noirs) https://www.cncdh.fr/.../CNCDH%20Rapport%20racisme%202022...
Jean-Luc Mélenchon a sous-évalué l’importance de l’antisémitisme actuel. Cela en fait-il un antisémite ?
Pour en savoir plus et retrouver certaines phrases ci-dessus ou en fichier joint, lire l’article collectif
https://blogs.mediapart.fr/.../reponse-collective-une...
Lire aussi cet autre article collectif plus court avec de très nombreux signataires
https://appeljuin2024.org/

Le soir du 23 juin le nouveau Front populaire a dénoncé dans une tribune une « campagne de diffamation » sur la lutte contre l’antisémitisme, orchestrée selon lui par une macronie en déroute et a clairement affiché sa position contre différentes formes de racisme.
https://x.com/mbompard/status/1804862051090632763/photo/1