Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples

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Le Cercle MENACHEM TAFFEL vous invite à célébrer le dimanche 14 février 2021 à 11h la mémoire des victimes du massacre de 1349. Que le droit d’asile mobilise au nom de la Place de la République.

mercredi 10 février 2021

Cercle MENACHEM TAFFEL
« Quand la vie te présente mille raisons de pleurer, montre-lui que tu as mille raisons pour sourire »
Rémi Fraisse

MASSACRE de la SAINT VALENTIN 1349.
Que le droit d’asile mobilise au nom de la Place de la République.

Nous venons de commémorer le 27 janvier, le 76ème anniversaire de la libération d’Auschwitz.
Elle incarne les conditions de la mise à mort des juifs par les nazis au seul fait « qu’ils étaient juifs » !
Elle nous oblige à veiller aujourd‘hui sur les groupes ou les individus stigmatisés.
Elle nous invite à veiller à la mémoire de nos morts.
Or, si les hommes sont égaux, c’est bien devant la mort. Ce qui la rend sacrée.
Dans la mort, il n’y a plus de distinction ni de discrimination. Tous les os ont la même couleur.
Au-delà de l’appartenance communautaire du Vivant, la mort touche à l’universalité de notre condition humaine.
Les bourreaux et les profanateurs ne supportent pas cet invariant. Ils ne supportent pas quelque chose de fondamental (et de fondateur) qui qualifie notre condition commune.
Ils s’en excluent. Ils s’excluent du champ collectif symbolique de l’humanité, comme tous les bourreaux.
Exclusion qui ne frappe jamais les victimes malgré l’horreur de leur destin.
« Le Devoir de Mémoire » et plus encore « le Devoir de Connaissance » sont plus que jamais nécessaires.
Ils s’adressent aussi aux bourreaux que la justice des hommes civilisés condamnera mais que nous ne voulons « pas exclure » du champ de l’humanité.
Nous rappellerons toujours qu’Auschwitz est la déclinaison de l’alphabet de l’horreur (Du A jusqu’au Z) que l’homme a pu s’infliger à lui-même.
Comment comprendre cette haine de soi se focalisant sur un bouc émissaire à la fonction expiatoire ?
Nous sommes témoins de la persistance de nombreux actes racistes, exacerbés encore par les tragiques attentats de 2015, année noire, dans une Europe qui est aussi menacée par la « communautarisation ».
L’influence des populismes et de l’extrême-droite est grandissante.
Les conditions d’un nouveau massacre de la St Valentin 1349 sont-elles donc toujours vivaces ?
On se souvient en effet que la ville libre de Strasbourg, indépendante du pouvoir impérial du St Empire des Habsbourg, en possession probablement de l’une des toutes premières constitutions écrites, va exterminer, en les brûlant, tous « ses » juifs le 14 février 1349 en les accusant d’être à l’origine de la peste.

L’Ammeister, chef des métiers, président effectif de l’administration de la ville, élu annuellement, Peter SCHWARBER, sera banni pour avoir tenté de les sauver.
Le Cercle MENACHEM TAFFEL a obtenu que le nom de ce juste soit donné à une rue de la ville.

C’était le 9 juillet 2015 devant l’Ecole Européenne à la Robertsau.

Nous attendons la pareille de la Ville de Benfeld.

Les juifs sont montés nus au bûcher car leurs bourreaux s’étaient rendu compte qu’ils avaient cousu leur richesse dans la doublure de leurs vêtements pour les emporter dans la mort.
On raconte que certains strasbourgeois pris de remords restituèrent la part de ce butin à l’Œuvre-Notre-Dame …pour la construction de la cathédrale à laquelle les juifs de Strasbourg auraient donc contribué !
http://judaisme.sdv.fr/histoire/historiq/stval/stval.htm

Le Cercle MENACHEM TAFFEL vous invite à célébrer la mémoire des victimes de ce massacre le dimanche 14 février 2021 à 11h en déposant une pierre, Place de la République, lieu du massacre, au pied d’un des 4 Ginko-Biloba offerts en 1880 à Guillaume 2 (dernier empereur allemand) par Mutsuhito (122ème empereur japonais).

Nous draperons de crêpe noir
la "mère éplorée aux deux enfants nus" de Drivier (1)
comme en 1953 (15 février) (2)
avec des inscriptions
"Je suis migrant"
" Io sono un migrante"
" Let’s save life now Europe Nostra"

  • Pour protester contre les « délits d’hospitalité » que les pouvoirs publics opposent aux militants qui tendent la main aux millions de personnes jetées sur les routes et déplacées de manière traumatisante et qui ne disposent pas nécessairement d’un ordinateur pour prendre RDV en préfecture, sans l’aide d’un traducteur.
  • Pour protester contre la consolidation de camps de concentration en Lybie, véritable sous-traitant de l’UE dont la mission est de retenir les candidats sub-sahariens à l’exil.
  • Pour protester contre les convulsions nationales-protectionnistes, identitaires et xénophobes d’une grande partie des Etats-nation qui constituent l’U E et qui incarnent « la figure à la fois ancienne et renouvelée du racisme » (Jacques Derrida).
  • Pour rappeler que « le syndrome de résignation » est scandaleux et tragique : « Or rendre la vie invivable a des effets bien réels sur la vie des migrants. La politique migratoire n’y voit que des corps : par exemple, on utilise des tests osseux pour vérifier l’âge... On déplace des corps. Mais ce sont des personnes. Et c’est ce que nous rappelle le syndrome de résignation : il y a des personnes vivantes dont on rend la vie invivable. C’est le symptôme d’une politique qui dit à des gens qu’ils n’existent pas, et qu’ils ne peuvent pas exister. » (Éric Fassin.)
  • Pour encourager l’engagement de SOS Méditerranée (Aquarius et Ocean Viking). (3).

Nos pensées et nos cœurs seront orientés vers avril prochain où seront commémorés les génocides arménien (avril 1915), cambodgien (avril 1975) et rwandais (avril 1994).

Georges Yoram Federmann
federmanja chez gmail.com


(1) Le monument aux morts  ; à son emplacement se trouvait une statue équestre de l’empereur Guillaume Ier réalisée par Ludwig Manzel en 1911. Déboulonnée en 1918, elle fut d’abord remplacée par un petit avion, prise de guerre aux Allemands. Un premier monument aux morts est érigé en 1919 aux abords de la place. Le monument actuel situé au milieu du jardin central est inauguré en 1936 par le président de la République Albert Lebrun. Il porte comme seule inscription « À nos morts » sans mentionner la patrie pour laquelle les soldats sont tombés. La sculpture représente une mère (symbolisant la ville de Strasbourg) tenant sur ses genoux ses deux enfants mourants, l’un allemand et l’autre français. Ils se sont combattus et devant la mort enfin ils se rapprochent. La sculpture a été réalisée par Léon-Ernest Drivier. C’est l’un des rares monuments aux morts pacifistes français. Les traits de cette statue traduisent la douleur qu’ont causée les pertes de la guerre en ce qui concerne son bilan humain. Durant la Seconde Guerre mondiale les Nazis n’y ont d’ailleurs pas touché.

(2) Le 15 février 1953, les maires d’Alsace manifestent à Strasbourg contre le verdict de Bordeaux. Le monument aux morts, place de la République (on distingue le palais du Rhin à l’arrière plan), est drapé de noir.

(3) Notre Mer
Notre Mer qui est si bleue
Que ton Nom soit partagé
Que ton horizon nous fasse renaître
Que ta volonté et ta miséricorde nous acceptent
Offre-nous aujourd’hui notre Triton de ce jour
Comme une trompette de la renommée
Et non plus comme un cercueil
Pardonne-nous nos défaites et nos deuils
Comme nous pardonnerons à nos bourreaux
Et ne nous soumets pas aux quotas
Mais délivre l’Europe de ses peurs et de ses carcans
Georges Yoram Federmann
Strasbourg
20 mai 2015