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"Le chant des vivants" : Compte rendu des récentes projections-débats. La dernière à Strasbourg lundi 20 février à 17h40

vendredi 17 février 2023

A Strasbourg et en Alsace la dernière projection avec un court débat aura lieu lundi 20 février à 17h40 au cinéma Star, 27 rue du Jeu des Enfants

Finalement à Strasbourg lundi 13 février à 21h, 120 personnes étaient présentes, le jeudi 16 à 15h35 en plein dans la grève et la manifestation contre la réforme des retraites 35 personnes et lundi 20 à 17h40 environ 80 personnes.

Synopsis :

“Survivants de la longue route de l’exil, de jeunes filles, de jeunes hommes, arrivent à Conques, au cœur de l’Aveyron. Là, une association, Limbo, entourée d’habitants accueillants, permet au groupe de se poser un temps. Ces jeunes sont issus d’Erythrée, du Soudan, de Somalie, de Guinée, de RDC. À Conques, ils marchent, discutent, respirent... Peu à peu, le souvenir de la route s’atténue, et la parole renaît. Alors un jour surgit une idée un peu folle, celle d’une expérience collective. L’histoire commence à l’automne, dans ce petit bout de France, et se termine en juillet, dans l’éclat d’un été. De toutes leurs épreuves, ils feront une chanson.”

Bande annonce :

https://limbo-asso.com/le-chant-des-vivants-2/

Réserver ses places est conseillé.
https://www.cinema-star.com/film/568064/

En attendant voici un compte rendu

Le documentaire est très beau avec ses chants, ses paysages et l’efficacité de l’association LIMBO à Conques. La réalisatrice du documentaire, Cécile Allegra est présidente de cette association qui accueille des survivants pour les réparer, les sortir de leur mutisme après les horreurs vécues et les rendre aptes par leurs récits à demander l’asile en France.

Il ressort des témoignages des rescapés accueillis que de très nombreux jeunes partent de pays en guerre, ou soumis à des dictatures, où sévit la famine. Ils/elles partent parce que leur vie est en danger. Ils ont eu écho de difficultés terribles et souvent mortelles. Mais avec leurs 16-17 ans, ces jeunes traversent les frontières de leurs pays, espèrent du mieux pour eux et pensent avec leurs familles que eux réussiront.

Ils veulent atteindre des camps de réfugiés mais ils sont très souvent intercepté.es en cours de route par des gangs, meurent dans le désert ou sont déporté.es en Libye, violé.es, torturé.es jusqu’à versements de rançons de l’ordre de 12 000 dollars. Ils sont soumis aux tortures sous le micro des téléphones, afin que la famille, les proches, les amis, même les proches vivants en Europe payent des rançons. Certaines nationalités ‘’valent plus cher’’ car le pays d’origine est moins pauvre et les familles ont plus d’argent pour payer ! Le plus valides peuvent être vendu.es pour travailler comme esclaves.
"C’est plus que l’enfer", disent des survivants et se demandent ce qu’ils ont fait pour mériter cela. Il n’y a pas de retour possible à pied à travers le désert. En Egypte, au Maroc des actes semblables ont lieu.
D’après le rapport de MSF publié en juin 2022, il y avait alors 600 000 jeunes ainsi piégés en Libye. https://www.msf.fr/communiques-presse/italie-msf-prend-en-charge-des-victimes-de-violences-et-de-torture-evacuees-de-libye

La réalisatrice dit que ce business en Libye rapporte des sommes gigantesques, plus que le trafic de drogues ou d’armes.

Nous pouvons remarquer qu’il a été organisé pour l’essentiel après le chaos généré par l’intervention militaire française, italienne, américaine … en Libye à l’époque du président Sarkozy, au nom de la lutte "pour la démocratie" contre le dictateur Kadhafi qu’il fallait abattre physiquement.
Le passé esclavagiste de l’empire arabo-musulman refait probablement surface alimentant des instants de haine les plus violents pour un but mercantile.

FRONTEX, organe de L’Union européenne, fait surveiller actuellement avec des drones, des avions, des satellites les embarcations de fortune qui partent de Libye pour traverser la Méditerranée, les signale aux garde-côtes libyens payés par l’Union Européenne qui les ramènent en ... Libye ! Cela avant que des bateaux humanitaires puissent les prendre en charge et les amener sur des côtes européennes (seuls quelques survivants y parviennent).
Ce sont des massacres de masse, des crimes contre l’humanité produits avec la complicité des autorités européennes, notamment françaises.

Ce que nous avons appris avec ce film et les débats qui ont suivi mérite toute notre attention pour la suite de nos activités.

Ci-dessous le lien vers le site de LIMBO qui donne beaucoup d’informations
https://limbo-asso.com/

Pour favoriser les projections ailleurs, Cécile a insisté aussi pour que nous donnions individuellement notre avis sur allocine.
https://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=299702.html

Lorsque nous apprenons des cas de torture, elle propose d’aider les torturé.es à porter plainte dans les commissariats ou gendarmerie et d’envoyer une copie au Tribunal de grande Instance de Paris section crimes de guerre. Au bout d’un certain nombre de plaintes, les autorités judiciaires sont obligés de les examiner en vue d’inculper des tortionnaires dont certains peuvent se trouver en Europe, voire en France.

Les expressions “survivants”, "rescapés", “camp de tortures”, “camp de concentration” lui paraissent beaucoup mieux adaptées que “migrants”, "centre de rétention" en voyant les hangars d’Assouan ou de Libye où sont entassés ces femmes et ces hommes dont les plus valides seront vendus pour travailler comme esclaves et les autres seront torturés pour obtenir des rançons des familles, amis, communautés y compris de celles en Europe, ou voués à la mort.
La définition d’un camp de concentration pour le Centre National de Recherche Textuelle et Lexical en regardant concentration est "e) Camps de concentration. ,,Camps qui, dans certains régimes, servent de lieux de détention des prisonniers de guerre, des adversaires idéologiques ou, parfois même, de populations civiles qui inquiètent ou gênent le pouvoir`` ( 1966).
Les Britanniques en Afrique du Sud lors de la révolte des Boers en 1901 ont érigé des camps de concentration..
En allemand les “Koncentratiolager” sont apparus en Namibie lors du génocide des Héréros.
Ce terme n’est donc pas à utiliser uniquement pour désigner les camps de concentration nazis.

Ces faits d’une grande ampleur ne font pas l’objet d’articles conséquents dans les médias les plus lus, écoutés ou regardés.

La façon dont les descendant.es d’esclaves et des populations colonisées sont traités montre que, loin d’envisager des indemnités, l’Union européenne et ses Etats les discriminent de façon atroce. Comparez leur sort à celui réservé aux réfugiés ukrainiens ! Tant mieux pour les Ukrainiens mais pourquoi de telles différences de traitement ?

Les projections à Strasbourg suivies ou non d’un débat avec la réalisatrice Cécile ALLEGRA ont été obtenues auprès du Star à Strasbourg par le collectif strasbourgeois pour une autre politique migratoire (CASAS, CCFD-TS, CIMADE, Europe Cameroun Solidarité, La Pastorale des migrants, LDH, MRAP, Oxfam, Vie Nouvelle, Odile Montalvo, Valérie Dubach), Médecins du Monde, Cercle Menahem Taffel ou avec son soutien à Saverne.
collectif.migrations chez gmail.com


A Sélestat au cinéma Le Sélect le 14 février à 20h30

Cette projection a été organisée par le Collectif pour le Respect des Droits humains du Centre-Alsace, en présence de la réalisatrice Cécile Allegra qui a animé le débat. Ce collectif est composé de six associations, Amnesty International, 100 pour 1, Terre Solidaire, l’ACAT, le CidH et la Cimade.
Beaucoup de monde pour ce genre de soirée, la salle moyenne du Sélect était remplie aux trois quarts.


A Mulhouse le 15 février à 20h au cinéma Le Palace

La projection-débat a été organisée par RECIT (Réseau Est Cinéma Image et Transmission)


A Saverne, ville de 10 000 habitants, la séance a réuni le 16 février 57 personnes au CinéCubic

avec comme organisateur Le cercle du silence, ATTAC Vosges du Nord, le comité local du MRAP, La CIMADE et comme soutien le collectif strasbourgeois pour une autre politique migratoire.