L’Essentiel
Le livre de Thierno A. Balde, publié en 2023, est en vente à la librairie Kléber, à la Fnac,
chez Cultura et en ligne (322 pages, 30 €).
De son passé de migrant clandestin venu de Guinée, Thierno A. Balde, 26 ans et pâtissier, a tiré un livre : L’Europe appelle, l’Afrique pleure, Un aller sans retour.
Dans le cadre de la sixième édition de la Semaine des réfugiés, qui a lieu du 13 au 20 juin à Strasbourg, Thierno A. Balde partagera son histoire au TNS pour la clôture de l’événement. Une proche, une comédienne et lui liront des passages de son récit le 20 juin à 17h30 dans la salle Koltès. L’écrivain échangera ensuite avec le public.
« Je viens d’ailleurs et j’ai trouvé une protection en Alsace. Je participe à la Semaine des réfugiés pour sensibiliser à la question migratoire et pour contribuer à la vie de la cité. J’ai écrit "L’Europe appelle, l’Afrique pleure, Un aller sans retour" pour témoigner des réalités auxquelles les migrants sont confrontés sur la route de l’exil… qui a été longue pour moi : de 2013 à 2017. Et je n’ai été régularisé en France qu’en 2021 », précise Thierno A. Balde.
Sur la route de l’exil🌃
Thierno A. Balde quitte son pays, adolescent. Lui et sa famille sont intimidés par le régime guinéen. Il fuit seul au Mali. Désœuvré, il décide alors de suivre d’autres jeunes vers le Maghreb, où ils sont exploités, puis vers l’Europe. Il arrive en Libye en guerre en 2014 et 2015. « C’était la jungle. Il n’y avait pas d’État, pas d’autorité, pas de droits », se souvient Thierno A. Balde, qui y a été réduit en esclavage.
Impossible de faire marche arrière. Acculé, le jeune homme essaie de traverser la Méditerranée. Mais le bateau coule, et les trois quarts des passagers se noient. « C’est le pire endroit que j’ai vu de toute ma vie », lâche-t-il. Il survit, secouru par des pêcheurs. Retour à Tripoli. Thierno A. Balde retente sa chance et arrive en Italie.
« J’ai de la chance »🍀
Thierno A. Balde commence à écrire en 2016. « J’évacuais ma colère, mes tensions. Le psy, c’était le livre », dit-il. S’intégrer et trouver du travail est difficile au centre de l’Italie. Thierno A. Balde reprend alors la route. « Je me suis senti bien à Strasbourg », confie le Guinéen. Après cinq ans sans papier, il obtient un titre de séjour lié à son emploi.
Pâtissier de formation et de métier, il exerce aujourd’hui ses talents au Super U de Lingolsheim. Et il est marié. « Je n’ai aucun regret. J’ai grandi sur la route. Mais je me rappelle toujours combien j’ai de la chance, parce que tous ne peuvent pas en dire autant. Même s’ils ont survécu, certains ici sont SDF, sans travail, sans ami : leur calvaire continue. Moi, je suis bien entouré. Tout est positif », conclut Thierno A. Balde, reconnaissant.

