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Le racisme dans les stades de football doit cesser.

samedi 13 avril 2019

Paris, 13 avr 2019 (AFP) - L’interruption du match Dijon-Amiens (0-0) vendredi soir à la suite de cris de singe adressés au capitaine amiénois Prince Gouano s’inscrit dans une succession récente d’actes racistes dans les stades d’Europe, notamment en Italie et en Angleterre.

"Le racisme existe dans les stades en France, mais on ne peut pas mettre la situation sur le même plan que dans des pays de l’Est ou en Italie", considère le sociologue du supportérisme Nicolas Hourcade, professeur à l’école Centrale de Lyon, interrogé par l’AFP.
"A Dijon, on a vu que c’était le fait d’un supporter isolé qui a pu être identifié et arrêté. Dans d’autres pays, il y a des manifestations collectives où toute une tribune ou une bonne partie peut pousser des cris de singe et lancer des slogans racistes", explique-t-il.

Vendredi soir, après 77 minutes de jeu, le défenseur et capitaine d’Amiens Prince Gouano, visé par les cris racistes, a commencé à quitter le terrain en lançant vers son banc de touche : "C’est fini on ne joue plus, je ramène mes coéquipiers, on rentre dans le vestiaire".
Solidaires, les joueurs se sont arrêtés et certains, dont Gouano sont allés échanger avec les supporters. L’arbitre Karim Abed a également demandé au speaker du stade de faire "bien passer le message, que si ça se reproduit, on arrête".

  • ’Cris répugnants’ -

La Ligue de football (LFP) a annoncé des suites judiciaires et Dijon son intention de porter plainte. Le président de la Fédération (FFF), Noël Le Graët, a condamné "des actes inacceptables" et appelé le joueur pour lui manifester son soutien.
"Ces cris répugnants sont contraires aux valeurs transmises par le sport. Ils insultent notre République. Je salue la réaction rapide de la LFP : la racisme n’aura jamais sa place en France", a réagi le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner.

L’interruption des matches est régulièrement réclamée par des figures de la lutte contre les discriminations comme l’ancien international français Lilian Thuram.
"C’est très important. Arrêter, ça veut dire signifier qu’il y a quelque chose qui n’est pas dans l’esprit du football. Quand vous regardez les matches, notamment en Italie, les présidents et les arbitres font comme s’ils n’avaient pas entendu", a souligné l’ancien défenseur sur Europe 1.

La comparaison avec l’Italie n’est pas anodine. Le 2 avril dernier, deux joueurs de la Juventus Turin, Blaise Matuidi et Moise Kean, ont été la cible de cris de singe à Cagliari.
Au lieu de dénoncer les agissements de leurs supporters, des dirigeants de Cagliari ont préféré stigmatiser la célébration de but de Moise Kean, immobile, silencieux et les bras écartés devant la tribune hostile.
Même Leonardo Bonucci, coéquipier de Kean à la Juventus, a estimé que "la faute" était "partagée à 50-50", avant de concéder qu’il avait parlé trop vite et de condamner "toute forme de racisme".

  • L’Italie, un cas à part ?-

Pour le sociologue Nicolas Hourcade, "l’Italie est un cas à part pour deux raisons : son histoire politique avec la prégnance de l’extrême droite et l’organisation de certains groupes de supporters ouvertement fascistes qui peuvent être présents en tribunes".

Mais en Angleterre aussi, de nombreux incidents ont eu lieu ces derniers jours aussi bien dans les grands clubs que dans les divisions inférieures. La veille de Dijon-Amiens, match de la 32e journée de Ligue 1, les équipes anglaises de Liverpool et Chelsea ont condamné le chant de plusieurs supporters qui qualifient la superstar égyptienne des Reds, Mohamed Salah, de "poseur de bombes".
Arsenal a pour sa part ouvert une enquête afin d’identifier le supporter qui, dans une vidéo, tient des propos racistes envers le défenseur franco-sénégalais de Naples, Kalidou Koulibaly, pendant leur quart de finale aller de Ligue Europa.
En décembre, l’attaquant de Manchester City Raheem Sterling avait été la cible d’insultes à Chelsea, tandis qu’un supporter de Tottenham avait jeté une peau de banane en direction du Gabonais d’Arsenal Pierre-Emerick Aubameyang.

L’un des grands enjeux dans les stades, c’est "d’identifier les auteurs de ces actes pour pouvoir les sanctionner, c’est parfois très difficile. Cela demande la vigilance des stadiers" et de tous les acteurs du foot, insiste encore le spécialiste Nicolas Hourcade.

Samedi, la Fifa a réclamé la "tolérance zéro" face au racisme et "des sanctions sévères", en rappelant que la procédure prévoit d’aller jusqu’à un arrêt de match en cas "d’incidents discriminatoires". "Le racisme doit cesser. Point final", martèle l’instance.
adc/pga/bfi


Paris, 13 avr 2019 (AFP) - La Fifa a réclamé samedi la "tolérance zéro" face au racisme dans le football, au lendemain des cris de singe qui ont visé un joueur d’Amiens, dernier en date d’une série d’incidents dans les stades.
La Fédération internationale appelle notamment à suivre sa procédure "en trois étapes" pouvant conduire à l’arrêt d’un match en cas "d’incidents discriminatoires".
"La Fifa presse toutes les fédérations membres, les ligues, les clubs et les instances disciplinaires à adopter une procédure identique, ainsi qu’une tolérance zéro pour les incidents liés au racisme dans le football, et à infliger des sanctions sévères en cas de comportements de ce type", a-t-elle indiqué dans un communiqué.
La Fifa "se range" aux côtés de l’Amiénois Prince Gouano, visé par des cris de singe vendredi soir Dijon-Amiens (0-0), mais aussi du Sénégalais Kalidou Coulibaly (Naples), des Anglais Raheem Sterling (Manchester City) et Dany Rose (Tottenham), également victimes d’actes racistes.
"Le racisme doit cesser. Point final", martèle l’instance.
pga/adc/ps