Le comité de Strasbourg du MRAP reprend l’appel urgent du comité de Limoges-Haute-Vienne du MRAP du 27 février 2025 en y ajoutant ce qui figure ci-dessous en caractère gras.
Pour Boualem Sansal, otage depuis plus de 100 jours.
Le comité de Strasbourg du MRAP, Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples, sensible à toute atteinte aux droits humains et solidaire de nombreux prisonniers d’opinion, ne peut rester silencieux face au sort de l’écrivain Boualem Sansal détenu arbitrairement par le pouvoir algérien depuis le 16 novembre. Notre association demande expressément que Boualem Sansal soit libéré et qu’il puisse obtenir les soins qu’exige son état de santé et s’indigne qu’on lui concède le droit à un avocat, à condition qu’il ne soit pas juif (!) avant de prétendre qu’il veut se défendre seul.
Il a exprimé une opposition résolue à l’islamisme, au déni de l’histoire et à la corruption du régime algérien. Notre comité ne partage pas les préventions exprimées au prétexte d’entretiens accordés par l’écrivain à un média d’extrême droite. Il se félicite en revanche du soutien sans réserve d’un très grand nombre d’écrivaines et écrivains recueilli par l’Institut du monde arabe le 18 février.
Boualem Sansal est pris en otage par un régime cherchant diversion à son discrédit et à la répression du mouvement démocratique Hirak. L’écrivain est accusé d’« atteinte à l’intégrité du territoire national », en application de l’article 87 bis du code pénal, un article utilisé comme une arme juridique pour intimider, bâillonner et rendre coupable toute personne opposée au régime algérien. A l’instar de Boualem Sansal, un grand nombre de détenus d’opinion sont arrêtes et croupissent en prison. L’acharnement du pouvoir algérien contre Sansal est qu’il a rappelé la contingence du tracé de frontière l’Algérie et le Maroc, héritage des campagnes de Bugeaud (bataille d’Isly et traité de Lalla Maghnia en 1845), entériné lors des indépendances.
Il est tenu pour complice, parce que Français, du ralliement du président Macron à l’annexion par le Maroc du Sahara occidental, et taxé de haute trahison, parce qu’Algérien.
Son sort est aussi implicitement lié à un marchandage de visas. Le voilà objet d’un contentieux qui le dépasse.
La cause de Boualem Sansal s’inscrit dans la lutte contre tout arbitraire, pour la liberté d’expression et pour l’amitié avec le peuple algérien.
Strasbourg le 2 mars 2025
