Vu sur la page Facebook de Mina Marina Lafay
Avec Jonathan Herry et Lucette Tisserand je suis allée aujourd’hui rendre hommage aux victimes du massacre de la Saint Valentin en 1349, pogrom massacre d’environ 2000 juifs brûlés vifs.
Cette cérémonie est organisée chaque année par le cercle Menachem Taffel et Georges Federmann.
Si vous croisez Georges Federmann vous connaissez son ton unique, artistique et décalé. Ce fut donc une cérémonie peu protocolaire et très libre. Georges Federmann a encore cette année bien rappelé la mémoire de cet événement et il a fait à nouveau le lien avec les tragédies d’aujourd’hui et les conséquences du repli sur soi.
J’ai eu cette année à nouveau l’honneur de quelques mots en soutien, rappelant notre attachement à se souvenir. Disant que s’il n’ est pas surprenant que, plusieurs siècles après, certains habitants ne se souviennent plus de ces ignominies de 1349, que s’il est vrai qu’il est normal que la vie reprenne son cours et que des plaies se pansent, nous devons néanmoins ne pas les refermer totalement, ne pas entièrement les obturer. Car c’est aussi dans ces failles du souvenir que vient se (re)consolider notre humanisme. Un rapport à l’autre qui a besoin de se nourrir et de perdurer car il est bien souvent fragile. Il se construit dans la fête, dans l’amour et l’amitié, mais aussi dans le souvenir des souffrances et des atrocités du passé, passé très ancien ou passé plus récent.
Nous combattrons toujours l’antisémitisme d’hier et d’aujourd’hui et les discriminations qui fracturent notre société et rejettent encore trop souvent des personnes et des peuples. Cela brise des vies et ce n’est pas non plus conforme à la vraie application des principes fondateurs et fondamentaux de la République, au delà de l’incantation des mots.
Ce fut en substance ma prise de parole au nom de notre municipalité. Et disant notre honneur d’être présents et remerciant les organisateurs et personnes du public, qui, grâce à leurs action, permettent de maintenir active cette flamme du souvenir et ces combats à Strasbourg.
D’autres prises de paroles ont suivi. Et nous avons remis un mot et déposé des roses.
