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Rapport Duclert "La France, le Rwanda et le génocide des Tutsi". Communiqué du collectif "Secret défense un enjeu démocratique" Evénement en ligne ce mercredi à 15h

dimanche 4 avril 2021

Communiqué du 1er avril

Si le Collectif « Secret défense, un enjeu démocratique » se réjouit de l’examen du rôle de la France dans le génocide des Tutsis au Rwanda en 1994, il ne peut se satisfaire des conditions de l’élaboration et de la rédaction des conclusions de ce rapport de 1200 pages remis le 26 mars 2021 au président de la République. Ainsi, comme le soulignent les journalistes du Monde dans son édition du 27 mars 2021, toutes les archives, en particulier parmi celles classées secret défense, n’ont pu être consultées :

"La commission reconnaît que « certains documents ont sans doute échappé » à sa vigilance. Tout au long du texte, elle signale les cases vides. Les archives de Jean-Christophe Mitterrand, fils du chef de l’Etat et conseiller Afrique jusqu’en juillet 1992, sont introuvables. Le bureau de l’Assemblée nationale a refusé la consultation des archives de la mission d’information parlementaire de 1998. La grande chancellerie de la Légion d’honneur a fait montre d’un « manque de coopération », empêchant d’obtenir des informations sur la promotion des dignitaires du régime de Kigali, ainsi que sur les Français ayant bénéficié de décorations rwandaises, en particulier les gradés militaires. La « production brute », opérationnelle, des agents de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) présents au Rwanda en avril 1994 n’est pas déclassifiée en intégralité. Mais le plus grave du point de vue du fonctionnement normal de l’Etat concerne « l’indigence » des archives de l’état-major particulier (EMP) de François Mitterrand à l’Elysée, qui fut au cœur « des pratiques irrégulières et des dérives institutionnelles. » Un unique carton subsiste de l’époque."

Et l’historien Vincent Duclert qui a présidé la Commissions constituée en 2019 à la demande du président Emmanuel Macron souligne que "l’importance du rapport est d’avoir remis le poids de la vérité dans un dossier contaminé par le mensonge, la manipulation et la passion." Après l’arrêt du Conseil d’Etat de juin 2020 ordonnant la communication des archives de François Mitterrand sur le Rwanda au chercheur François Graner, au motif de leur intérêt public supérieur à celui du maintien du secret des gouvernants, et malgré la volonté présidentielle affichée de se confronter à l’histoire, en l’absence renouvelée de la consultation de l’ensemble des archives, le Collectif « Secret défense, un enjeu démocratique » s’interroge sur les conclusions de la Commission Duclert qui se résument à noter "un ensemble de responsabilités, lourdes et accablantes et une faillite politique au sein de l’Etat français" mais écartent l’idée d’une complicité de génocide. La France serait-elle ainsi exemptée de comparaître pour crime contre l’Humanité dans ce dossier ? Et pourtant, la commission Duclert a pu accéder à des documents qui ont toujours été refusés à la justice.


2. Invitation : « Du discours de haine au génocide : leçons du génocide des Tutsi au Rwanda en 1994 »

Mercredi 7 avril 2021
de 15 heures à 16 h 30 (heure de Paris)
9 h 00 - 10 h 30 HNE / 15 h 00 - 16 h 30 CEST
Événement en ligne. Suivez le direct sur Youtube
https://www.youtube.com/watch?v=C7cLrCObqCY
Table ronde modérée par Stephen Smith, Chaire UNESCO sur l’éducation au génocide, Directeur exécutif de l’Institut pour la mémoire visuelle et l’éducation de la Fondation pour la mémoire de la Shoah de l’Université de Californie du Sud - USC Shoah Foundation (États-Unis d’Amérique), avec la participation de :
· Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO
· Susan Benesch (États-Unis d’Amérique), Directrice de l’ONG Dangerous Speech Project
· Silvia Fernandez de Gurmendi (Argentine), Présidente de Global Action Against Mass Atrocity Crimes et Présidente de l’Assemblée des États parties au Statut de Rome de la Cour pénale internationale
· Marcel Kabanda (France), historien du Rwanda et ancien Président d’Ibuka France
· Freddy Mutanguha (Rwanda), rescapé et Directeur exécutif de l’ONG pour la prévention des génocides Aegis Trust
· Tali Nates (Afrique du Sud), Directrice du Centre de l’Holocauste et des génocides de Johannesburg
· François Xavier Ngarambe, Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de Rwanda en France et Délégué permanent de Rwanda auprès de l’UNESCO
· Paul Rutayisire (Rwanda), historien du Rwanda, Université nationale du Rwanda
· Alice Wairimu Nderitu, conseillère spéciale des Nations Unies pour la prévention du génocide

Interprétation simultanée disponible en français et en anglais.

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#PrevenonsLesGenocides #Kwibuka