Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples

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Compte rendu du rassemblement de solidarité pour empêcher l’expulsion d’Ia, mère géorgienne de deux enfants scolarisés à Strasbourg et pétition

samedi 22 février 2025

Avant le 13 février « 2025 », jour de son interpellation, Ia était installée avec sa famille à Strasbourg après avoir fui la Géorgie en 2022 avec son mari et ses enfants âgés alors de 10 et 12 ans.

Photo remise à Rue89 Strasbourg

Actuellement elle est enfermée depuis le 14 février au Centre de Rétention Administrative (CRA de Metz) et a appris qu’elle pouvait être expulsée rapidement vers la Géorgie.

Comme beaucoup de personnes en situation d’exil dont la présence en France n’a pas encore été régularisée, cette maman, institutrice en Géorgie, a travaillé ici comme manutentionnaire pour pouvoir nourrir et héberger sa famille et subvenir aux besoins de ses enfants. Cela malgré l’interdiction légale de travailler pour les demandeurs d’asile qui sans travail se retrouvent le plus souvent dans la rue comme SDF avec tous les problèmes qui en découlent. Elle a voulu éviter cela et n’est pas une criminelle. Son patron est satisfait de son travail. Comme beaucoup de personnes sans papiers elle permet à l’économie française de fonctionner.
Les enfants ont besoin de leur mère à leur côté. Il y a bien un universel, c’est que les enfants naissent des mères et sont « portés » par elles jusqu’à un âge variable, et que les mères sont en relation, même de manière variable, avec des pères, et que cela structure le développement psychique des enfants.
Des personnels du collège Lezay Marnésia se mobilisent contre cette décision qui porte atteinte aux droits de l’enfant.

Ils appellent à signer la pétition en ligne appelant à l’annulation de cette décision d’expulsion :

https://chng.it/FvdPYgX67c

A propos des enfants séparés d’un de leurs parents
L’enfant d’étranger est par définition déjà « séparé » : séparé de son pays natal ou du pays natal de ses parents, séparé d’une partie de sa parenté, séparé d’un contexte culturel, etc.
À lui plus qu’à un autre on devrait épargner toute séparation supplémentaire, et en particulier la séparation d’avec ses parents. (Violaine Carrère- (« L’enfant séparé » http://www.gisti.org/spip.php?article3618i )

Vers 12h le premières personnes arrivent devant la Préfecture à Strasbourg

Vers 12h30 devant environ 50 personnes, Célibe Balasse, professeure au collège Lezay Marnési a à Strasbourg Meinau, explique la situation. Sabine Carriou, présidente de l’association "Les petites roues" qui loge la famille en dit du bien

Suit la prise de parole de Pierre Greib qui lit un texte de la Cimade sur les CRA

Il annonce qu’à partir du 1er janvier 2025, La Cimade a définitivement cessé son intervention au CRA du Mesnil-Amelot, le plus grand d’entre eux.
Jusqu’à 240 personnes étrangères menacées d’expulsion peuvent y être enfermées simultanément.
Depuis la mise en place de ce CRA en 2011, la CIMADE y menait, dans le cadre d’un marché public, une mission d’aide à l’exercice effectif aux droits des personnes retenues.
Mais en raison de la multiplication des atteintes aux droits et à la dignité humaine dans ce CRA, corrélées à une politique d’enfermement toujours plus répressive, la Cimade ne pouvait plus remplir ses missions dans de bonnes conditions. Cela résulte notamment de l’évolution des pratiques de l’administration et d’une gestion de plus en plus carcérale du centre par la police aux frontières (PAF).
A ce sujet vous pouvez lire l’article qui ont inspiré les lignes précédentes.
https://www.lacimade.org/presse/la-cimade-a-cesse-son-intervention-au-cra-du-mesnil-amelot/

Le député (LFI) de la 2ème circonscription du Bas-Rhin, Emmanuel Fernandes a pris la parole pour dénoncer la politique migratoire menée au nom de la France par le gouvernement et en particulier par le Ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau qui tient des propos venus tout droit de l’extrême droite

La députée (Les Ecologistes) de la 1ère circonscription du Bas-Rhin , Sandra Regol, s’est jointe aux propos précédents tout en ajoutant que des entrepreneurs français veulent embaucher des travailleurs étrangers car ils ont besoin de main d’oeuvre dans la restauration, l’hôtellerie, le bâtiment et les autres métiers "en tension". En Espagne la politique du gouvernement consiste à régulariser beaucoup de personnes pour pouvoir les embaucher, développer l’économie et ne pas vivre comme un pays replié sur lui-même et rabougri

La Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE) est-elle respectée par la France qui en est signataire ?

Adoptée le 20 novembre 1989 par l’Assemblée générale de l’ONU, la Convention internationale des Droits de l’Enfant est le premier traité international à énoncer les droits de tous les enfants. Ratifiée par tous les Etats, exception faite des Etats-Unis, elle garantit la protection des droits de l’enfant en contraignant les Etats parties à respecter chacun de ses articles.
https://www.defenseurdesdroits.fr/la-convention-internationale-des-droits-de-lenfant-cide-170

Préambule
Les États parties à la présente Convention,

reconnaissant que l’enfant, pour l’épanouissement harmonieux de sa personnalité, doit grandir dans le milieu familial, dans un climat de bonheur, d’amour et de compréhension ;
— -
sont convenus de ce qui suit :
— -
Article 9 :
1. Les Etats parties veillent à ce que l’enfant ne soit pas séparé de ses parents contre leur gré, à moins que les autorités compétentes ne décident, sous réserve de révision judiciaire et conformément aux lois et procédures applicables, que cette séparation est nécessaire dans l’intérêt supérieur de l’enfant. Une décision en ce sens peut être nécessaire dans certains cas particuliers, par exemple lorsque les parents maltraitent ou négligent l’enfant, ou lorsqu’ils vivent séparément et qu’une décision doit être prise au sujet du lieu de résidence de l’enfant.
2. Dans tous les cas prévus au paragraphe 1 du présent article, toutes les parties intéressées doivent avoir la possibilité de participer aux délibérations et de faire connaître leurs vues.
3. Les Etats parties respectent le droit de l’enfant séparé de ses deux parents ou de l’un d’eux d’entretenir régulièrement des relations personnelles et des contacts directs avec ses deux parents, sauf si cela est contraire à l’intérêt supérieur de l’enfant.
4. Lorsque la séparation résulte de mesures prises par un Etat partie, telles que la détention, l’emprisonnement, l’exil, l’expulsion ou la mort (y compris la mort, quelle qu’en soit la cause, survenue en cours de détention) des deux parents ou de l’un d’eux, ou de l’enfant, l’Etat partie donne sur demande aux parents, à l’enfant ou, s’il y a lieu, à un autre membre de la famille les renseignements essentiels sur le lieu où se trouvent le membre ou les membres de la famille, à moins que la divulgation de ces renseignements ne soit préjudiciable au bien-être de l’enfant. Les Etats parties veillent en outre à ce que la présentation d’une telle demande n’entraîne pas en elle-même de conséquences fâcheuses pour la personne ou les personnes intéressées.

Photos et article de AZ


Le rassemblement décrit par les DNA le 23 février :


et vu le 22 au soir par Ici Alsace :

Replay à partir de 3 min53s
https://www.france.tv/france-3/grand-est/ici-19-20-alsace/6925324-emission-du-samedi-22-fevrier-2025.html


Pétition à signer : https://chng.it/FvdPYgX67c