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Comptes rendus de la mobilisation contre la loi « sécurité globale » le 5 décembre à Strasbourg organisée par la Ligue des Droits de l’Homme avec divers soutiens

dimanche 6 décembre 2020

La section de Strasbourg de la Ligue des Droits de l’Homme avait pris l’initiative d’organiser ce samedi 5 décembre à 14h une manifestation contre le projet de loi "Sécurité globale" au départ de la place de la République.

Elle a reçu le soutien de divers collectifs, syndicats et associations dont

  • le comité de Strasbourg du MRAP,
  • les collectifs pour une autre politique migratoire, Justice et Libertés, D’ailleurs Nous Sommes d’Ici, Les sans Papiers d’Alsace 67,
  • la CGT, la FSU,
    Plusieurs élu.e.s EELV dont la Maire de Strasbourg étaient présent.e.s.

Comme les Gilets Jaunes, tenaient depuis 12h30 sur la place leur assemblée et n’avaient pas terminé leurs différentes prises de parole transmises par une sono puissante, beaucoup de personnes arrivées vers 14h se sont dirigés vers eux.
Comme les gilets jaunes appelaient aussi à manifester contre ce projet de loi, les discours prévus par la Ligue des Droits de l’Homme ont été dits suite aux leurs (voir le reportage de Justice et Libertés - la prise de parole du comité du MRAP est après le reportage de Justice et Libertés)
Le nouveau sénateur EELV, Jacques Fernique, a pris la parole lui aussi pour dire que le projet de loi allait être examiné au Sénat et qu’il s’opposerait avec d’autres à son adoption.

La manifestation est partie en prenant comme prévu la rue de la Liberté avec en tête la banderole de la Ligue des Droits de l’Homme.

Photo Justice et Libertés

Les principaux slogans lancés ou chantés par la LdH étaient :

  • Résistance à la surveillance ... Résister pour la liberté
  • On est là ! Même si Macron le veut pas, nous on est là ! Pour l’honneur des libertés et pour un monde meilleur, même si Macron ne le veut pas, nous on est là
  • Première, deuxième, troisième génération, nous sommes tous des enfants baillionés

Sur des pancartes en carton étaient notamment écrits  :
Stop Loi Sécurité globale
Articles 21, 22, 24 dispositions liberticides
Caméras partout ... mais pour nous interdiction de filmer !
Floutage de gueule
Darmanin veut tenir les caméras et les stylos des journalistes
Non à la surveillance de masse
Liberté censurée ... dérives autorisées
Démocratie en danger
Même l’ONU dit que ça pue...

Environ 2 000 personnes ont participé à cette manifestation.
Les slogans lancés au sein de la manifestation filmée par Justice et Libertés (voir ci-dessous) reflètent une partie des préoccupations du mouvement social aujourd’hui.

La manifestation a été dissoute place de l’Etoile sans incident. Ce qui a suivi, des médias y ont mis l’accent, n’est pas de la responsabilité des organisateurs de la manifestation

Le reportage de Justice et Libertés et sa prise de parole

https://collectifjusticeetlibertes.blogspot.com/2020/12/reportage-photos-et-videos-de-la.html
Y figurent notamment la prise de parole de la représentante de la Ligue des Droits de l’Homme et le début de celle faite au nom du comité du MRAP.

La prise de parole au nom de la LdH

La prise de parole écrite au nom du comité de Strasbourg du MRAP

Le début se trouve en vidéo dans le reportage de Justice et Libertés

et d’autres

Au nom du collectif strasbourgeois pour une autre politique migratoire

Au nom du collectif des Sans Papiers d’Alsace
Quand des milliers de migrantes sont morts chaque années, noyées, électrocutées, asphyxies sur les routes de la migration à cause du système des frontières et des politiques anti-migratoires, je n’ai rien dit.je n’étais pas migrante.
Quand les sans -papiers ont été enfermées dans des centres de rétention je n’ai rien, dit, je n’étais pas sans -papier.
Quand des campements de Rroms sont été expulsés ou attaqués, je n’ai rien dit, je n’étais pas Rrom.
Quand un père de famille chinois a été tué chez lui par la police je n’ai rien dit, je n’étais pas asiatique.
Quand des jeunes musulmans ont été exclues de l’école, agressées dans les rues à cause de leurs foulards je n’ai rien dit. Je n’étais ni musulmans ni juifs/juive.
Quad la société est devenue invivable et que les fascistes ont pris le pouvoir, je n’ai rien pu faire. Il n’y avait plus personne pour résister.
JAMAIS…
https://fb.watch/2cRz5Xa8bT/

Le reportage de France 3 Alsace

Après une min de pub : voir de 4 mn 47s à 5 min 47s
https://france3-regions.francetvinfo.fr/grand-est/emissions/jt-1920-alsace

Un article des DNA en page régionale


https://c.dna.fr/societe/2020/12/05/toujours-mobilises-contre-la-loi-securite-globale

Strasbourg Toujours mobilisés contre la loi « sécurité globale »

Menées par la Ligue des droits de l’homme, des associations et des syndicats, environ 2 500 personnes (1 300 selon la police) ont à nouveau défilé ce samedi à Strasbourg pour le retrait total du projet de loi « sécurité globale ». Cortège bon enfant, mais dispersion mouvementée.
Par Anne-Camille BECKELYNCK (avec J.-F.T.) - Hier à 20:45 | mis à jour à 20:52 - Temps de lecture : 3 min

Un défilé bariolé de pancartes maison, cantonné hors de la Grande-Île par la préfecture pour éviter « flux trop importants » et « troubles » au milieu des commerces. Photos DNA /Cédric JOUBERT

L’émoi provoqué il y a dix jours par la publication de vidéos de violences policières s’est dissipé, mais la mobilisation contre la loi « sécurité globale » ne faiblit pas. Sur la place de la République à Strasbourg, une foule se masse entre les parterres de fleurs.

Au micro, la Ligue des droits de l’homme, en tête des organisateurs du rassemblement, rappelle que « c’est toute la loi qu’il faut retirer, pas uniquement l’article 24 (qui encadre la diffusion des vidéos de policiers et gendarmes). La loi permet l’usage de drones et de reconnaissance faciale par les forces de l’ordre, mais elle empêche de filmer la police, donc elle donne le droit de nous surveiller mais nous interdit de filmer la police pour notre propre défense ».
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« Réconcilier les citoyens avec la police républicaine »

Les prises de parole se succèdent. Un gilet jaune récite l’article de la Constitution sur la police (« la garantie des droits de l’homme et du citoyen nécessite une force publique instituée pour l’avantage de tous et non pour l’utilité particulière de ceux auxquels elle est confiée ») « Il ne faut pas traiter les policiers de SS, il faut continuer de leur parler », poursuit l’homme. « Avec cette loi le gouvernement organise la répression des futurs mouvements sociaux. Licenciements et précarité vont continuer d’augmenter », dit à son tour une femme gilet jaune.

Le sénateur Jacques Fernique (EELV) prend aussi la parole : « Darmanin doit partir avec ses méthodes. Il faut réconcilier les citoyens avec la police républicaine », sous les applaudissements des manifestants. Il n’est pas le seul élu dans la foule : la maire de Strasbourg Jeanne Barseghian est là aussi, accompagnée d’une partie de son équipe.

Suivi par un drone qui ne le quittera pas, le cortège qui s’élance enfin est un défilé bariolé de pancartes maison : « Laissez-nous filmer, vous êtes beaux quand vous faites votre métier », « La sécurité à outrance c’est pour museler la France », « Même l’ONU dit que ça pue », « La seule police que j’aime c’est Times New Roman » ou encore « Covid 1984 ».
Une dispersion un peu trop près de l’hôtel de police…

Côté slogans : « Liberté d’expression, Darmanin démission », « Y en a marre de ces guignols qui ferment nos usines, nos hôpitaux et nos écoles » et le moins unanime « Tout le monde déteste la police ».

C’est avec ce dernier slogan qu’une centaine de manifestants, arrivés place de l’Étoile où le cortège est censé se disperser, prennent le chemin de l’hôtel de police, situé à trois cents mètres de là (un lieu de dispersion assez mal choisi, donc). Une partie de la foule les suit pour observer.

Sur le quai que surplombe le centre administratif, les forces de l’ordre repoussent la foule. Les grenades lacrymogènes volent en pluie jusque dans la masse des curieux. Repoussés place de l’Étoile, les quelques dizaines d’adeptes des prolongations mouvementées tentent encore une, puis deux percées, sous de nouvelles pluies de lacrymogènes par-dessus les voies du tramway (dont la circulation s’est évidemment arrêtée). Plusieurs dizaines de personnes vont ensuite bloquer quelques minutes la très passante avenue du Rhin, avant d’être dispersées par les forces de l’ordre et de se fondre dans la nuit et un dernier nuage de gaz. Une dizaine de personnes ont été placées en garde à vue.

Une nouvelle manifestation est prévue le 12 décembre, à 14h.