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Turquie : une députée prokurde en grève de la faim en danger de mort

vendredi 11 janvier 2019

Quand Erdogan et son gouvernement traitent de "terroristes" celles et ceux qui pratiquent des formes de démocratie (notamment l’égalité hommes-femmes, la prise en compte des autres peuples habitant en Turquie et en Syrie) cela donne des drames ! La démocratie et le respect des conventions internationales contre la torture et les traitements dégradants terrorisent Erdogan et son régime. Le comité de Strasbourg du MRAP demande, avec le comité de soutien à la grève de la faim menée à Strasbourg et ailleurs, à la Turquie de mettre fin à l’isolement total d’Abdullah Öcalan dans sa prison !


Turquie : une députée prokurde en grève de la faim en danger de mort (parti)

Jeudi 10 janvier 2019 à 17h39
Istanbul, 10 jan 2019 (AFP) — Le principal parti prokurde de Turquie a affirmé jeudi que l’une de ses députées, en grève de la faim en prison depuis plus de deux mois, était en danger de mort.

Leyla Güven, détenue depuis janvier 2018, a entamé une grève de la faim en prison le 8 novembre pour protester contre les condition de détention d’Abdullah Öcalan, le chef historique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui purge une peine de prison à vie dans une île proche d’Istanbul après avoir été capturé par la Turquie en 1999.

La formation de Mme Güven, le Parti démocratique des peuples (HDP), a affirmé dans un communiqué que sa santé s’était dégradée à un point "mettant sa vie en danger".

Selon le HDP, Mme Güven a perdu "quelque 15 kilos" depuis le début de sa grève de la faim et "ne peut plus subvenir à ses besoins ou marcher seule".
Son rythme cardiaque et sa pression artérielle sont très bas et "elle ne peut plus consommer de liquides, y compris l’eau", a ajouté le HDP.

Selon le HDP, "171 prisonniers politiques" sont actuellement en grève de la faim dans les prisons turques pour protester contre "le maintien à l’isolement" de M. Öcalan dans sa prison sur l’île d’Imrali.

Mme Güven a été arrêtée en janvier 2018 après avoir critiqué l’offensive turque qui était alors en cours dans l’enclave à majorité kurde d’Afrine dans le nord de la Syrie.

Dans son communiqué, le HDP fait porter au gouvernement turc la responsabilité "pour toutes les conséquences négatives découlant de la protestation de Leyla Güven et les autres militants qui poursuivent leur grève de la faim en prison".

Le président turc Recep Tayyip Erdogan accuse le HDP d’être la vitrine politique du PKK, classé "terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux.

Le chef de file du HDP, Selahattin Demirtas est détenu depuis novembre 2016. Il est accusé de diriger une "organisation terroriste", de "propagande terroriste" et d’"incitation à commettre des crimes".

Le HDP a été frappé de plein fouet par les purges qui ont suivi la tentative de putsch de juillet 2016 et, outre M. Demirtas, plusieurs de ses députés ont été arrêtés.